Alors que le chef de l'Exécutif et les dialoguistes tentent de dissiper le malaise qui secoue la Kabylie, les radicaux s'enfoncent dans la logique qui consiste à justifier toutes les violences. En plaidant pour la cause du dialogue, la Kabylie a fermement coupé court aux tentations des uns et des autres à vouloir influer sur la détermination des Kabyles dans leur respect aux principes de la démocratie et de la paix. De ce dialogue tant souhaité par tout le monde, la Kabylie attend surtout la fin de la violence. «Voyez-vous en ce moment tout est permis en Kabylie, le vol, l'agression, les délégués qui se comportent en milices... Au-delà de la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur, le retour à la paix est plus que nécessaire, sans cela toutes les violences risquent d'être justifiées en Kabylie», commente un médecin à Ouadhia. Outre la volonté des Kabyles à ne plus céder au «chantage» de ceux qui veulent maintenir la région dans un immobilisme désenchanté, les dialoguistes représentatifs ou non représentatifs comptent mener la plate-forme d'El-Kseur à bon port, c'est-à-dire la satisfaction pleine et entière des revendications. Dès lors, les populations du Djurdjura perçoivent autrement le dialogue rejeté par les jusqu'aux boutistes pour des raisons qui échappent totalement à la compréhension des Algériens. Plus explicites, les villageois de Maâtkas racontent leur incompréhension en ce qui concerne l'entêtement de certains délégués jusqu'au boutistes. «Y aurait-il un mal à dialoguer pour faire aboutir les revendications formulées à travers la plate-forme d'El-Kseur? Ou bien alors y aurait-il un objectif autre que celui pour lequel des dizaines de jeunes adolescents se sont sacrifiés et qu'on refuse obstinément de nous faire connaître?», s'interroge avec colère un citoyen. Et d'ajouter: «Ces opposants de circonstance font honte à nos ancêtres et à tous les intellectuels dignes de ce nom (...) Je suis certain qu'en ce moment nos ancêtres tentent de sortir de leurs tombes pour pleurer le sort tragique des «djemaâs».