Une vue de la réunion La difficulté de la situation économique du pays a réussi à sortir certains ministres du confort du moindre effort pour les installer dans une logique de résistance à la crise. La réunion gouvernement-walis n'a pas été un rendez-vous tout au plus bon à défendre leur bilan pour les ministres qui y étaient conviés. Même si certains ministres se sont contentés de présenter leurs bilans et d'en dire tout le bien du monde, comme Chelgham et Nouri, d'autres en ont profité pour faire des annonces plus ou moins importantes. Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, a, pour sa part, annoncé que «50 parcs industriels répartis à travers 39 wilayas sur une superficie globale de 12.000 hectares seront lancés avant la fin du 1er trimestre 2017». Il a également indiqué que son département va poursuivre le programme de réhabilitation des zones industrielles et des zones d'activités existantes» en précisant que «167 opérations, dont 161 sont déjà achevées, ont été engagées à cet effet pour un montant global de près de 20 milliards de DA. Toujours dans le même sens, tout en déclarant que «l'accès au foncier reste l'un des principaux obstacles à l'investissement, il a fait savoir qu'un dispositif simplifié de traitement des demandes de foncier sur la base d'une grille d'évaluation, élaborée sur des critères économiques, avait été mis à la disposition des wilayas, en plus de la facilitation du financement du coût d'accès à travers la concession et le dispositif d'abattement des redevances selon les régions. Il a ajouté que l'ensemble de ces actions a permis de passer de 1228 projets déclarés en 2013 à 2043 projets en 2015, soit une évolution de plus de 60% sur une période de trois années. Concernant le déploiement territorial de l'investissement et le travail que mène le gouvernement dans le sens du rééquilibrage territorial en la matière, le ministre a noté que les Hauts-Plateaux et le Sud du pays enregistraient une dynamique positive avec un nombre de projets déclarés passant de 410 à 742 durant la période 2013-2015. Sûr de lui-même, empruntant un discours sans artifices, Bouchouareb s'est montré également rassurant, notamment en se disant confiant et optimiste quant à l'aboutissement des réformes en cours pour encourager l'investissement productif. «Les réformes en cours sont basées sur l'assainissement de l'environnement des affaires et afin de promouvoir l'investissement et la mise en place d'un choc de confiance en direction de la communauté des affaires afin de la pousser à adhérer à l'effort de dynamisation, de diversification de notre économie. La nouvelle loi sur l'investissement cristallise cette vision à travers moult mesures, notamment la réforme de l'Andi» a-t-il affirmé en soulignant q'il est en train de «sortir cette agence de sa mission actuelle qui est de gérer les avantages accordés aux entreprises pour en faire un outil de promotion de l'investissement productif» et que, «un guichet unique entrera bientôt en vigueur à son niveau». Bouchouareb a, par ailleurs, parlé d'un autre chantier qui est en cours et qui porte sur le développement de la PME. «Nous travaillons à intensifier le tissu des PME, notamment dans le cadre de la promotion de la sous-traitance, mais aussi dans les segments intra-filière et inter-filière», a-t-il expliqué. Le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, a évoqué, lui, la question du permis de construction en annonçant une réduction du délai de son obtention. «Le délai d'obtention du permis de construction est réduit à 20 jours. Dans le cas où il n'est pas accordé après ce délai, la personne ou l'entreprise concernée peut saisir le ministère qui a institué une commission en charge de la question», a-t-il indiqué dans ce sens. Sur les constructions inachevées, il a fait savoir que «la loi n°8-15 du 20 juillet 2008 relative à la mise en conformité des constructions inachevées, n'a pas été annulée, mais elle est arrivée à extinction le 03 août passé» et que «ni le Premier ministre ni nous-mêmes n'avons parlé de démolition des constructions» en appelant les concernés à procéder à la régularisation de leurs biens immobiliers. Iman Houda Feraoun a elle aussi étalé toutes les réalisations de son secteur, notamment le raccordement à la fibre optique, la mise en marche de la carte d'identité et du passeport biométrique, la dématérialisation des document de l'état civil dans toutes les communes et daïras du pays, etc. en présentant ces réalisations comme autant d'acquis qui peuvent booster les politiques de développement local et permettre au Trésor public d'économiser de l'argent. Mais elle a fait des annonces qui ne laissent pas indifférents les walis qui font face quotidiennement aux files d'attentes interminables dans les administrations et qui, parfois, suscitent des troubles sociaux difficiles à gérer.«La dématérialisation des documents administratifs n'est qu'une étape dans le processus de modernisation de notre administration. A terme, c'est la démarche d'acquisition de documents qui sera elle-même dématérialisée, ce qui permettra au gouvernement d'économiser à travers la suppression totale des supports papiers dans les administrations», a-t-elle dit. Elle a également promis la mise en marche de 5 millions de cartes électroniques postales qui permettront à leurs détenteurs d'effectuer des transactions dans tous les commerces ayant des terminaux électroniques dans le cadre de la réforme de la poste qui vise à en faire un vrai acteur dans la monétique.Le ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, a abondé dans le même sens et a défendu la soutenabilité des réformes engagées par le gouvernement tout en plaidant pour leur approfondissement, notamment à travers l'élargissement de l'assiette fiscale. Dans ce sens, il a appelé à la fiscalisation des activités agricoles. Il a également appelé au renforcement de la gouvernance des banques et à la réforme de la fiscalité ordinaire qui est basée seulement sur trois impôts, à savoir la TVA, la TAP et les vignettes, en présentant ces éléments comme autant de gages de réussite des réformes en cours. Baba Ammi a en outre plaidé pour la fusion de certaines taxes relevant de la même assiette, comme la taxe immobilière, foncière et d'assainissement.