Il n'est pas tout à fait écarté de changer la composante du bureau politique après les législatives, selon quelques indiscrétions. Contrairement à ceux regroupés au sein de la direction unifiée, présidée par Abderahmane Belayat, plusieurs dissidents du FLN parmi les adversaires de Saâdani ont affiché leur volonté de réintégrer le parti. Le nouveau patron du FLN, Djamel Ould Abbès, a cité, dans le sillage de son allocution d'ouverture des travaux de la réunion du bureau politique tenue hier au siège du parti à Hydra, les noms de ceux qui ont rejoint le parti. Il s'agit de Abdelaziz Ziari, ancien ministre de la Santé et membre du bureau politique, Abada Abdelkrim, chef de file des redresseurs et ancien membre du bureau politique, Rachid Harraoubia, ancien ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, également ex-membre du BP, Amar Tou, ex-ministre des transports, Hadi Khaldi, ancien ministre de la Formation professionnelle et sénateur du tiers présidentiel, Kara Mohamed Seghir, ancien ministre du Tourisme, également porte-parole du mouvement de redressement et ex-membre du CC, Bourzem Mohamed, ancien secrétaire général de l'Unja et membre du comité central et Layachi Daâdoua, ancien membre de la direction du parti sous l'ère Abdelaziz Belkhadem et député. Djamel Ould Abbès a précisé que la réintégration des dissidents est faite conformément aux articles 39 et 40 du Règlement intérieur du parti. D'autres anciens opposants à Saâdani se sont contentés d' «écrire» au secrétaire général. La mission de renouer des contacts avec les dissidents a été confiée à Moussa Benhamadi, ancien ministre de la Poste et des TIC, Abdelkader Khomri et Zoghdar. Le FLN qui ouvre ses portes à tout le monde, a présenté de nouvelles recrues. Le secrétaire général du parti dominant, s'est réjoui d'enrôler dans le parti Nadia Labidi, ancienne ministre de la Culture, Abderrahmane Mebtoul et Chebouki Saâdane. Djamel Ould Abbès a réitéré que «les portes du parti restent ouvertes à tout le monde sans exception». D'autre part, l'ancien ministre des Finances, Mohamed Djellab s'est vu confier la présidence de la commission des finances du parti. S'il n'est pas admis de toucher à la composante du bureau politique, pour l'heure, il n'est pas tout à fait écarté de le faire après les législatives, selon quelques indiscrétions. En évoquant les législatives prochaines, Djamel Ould Abbès a brandi un carton jaune contre certains cadres du parti qui manoeuvrent autour des positions sur la liste de candidatures du parti et des postes, particulièrement au niveau de deux wilayas, une au niveau des Hauts-Plateaux et l'autre au nord du pays. Ces derniers qui agissent ainsi au nom du secrétaire général du parti sont menacés d'être exclus du parti sans même passer devant le conseil de discipline. «Je n'ai jamais chargé qui que ce soit pour parler en mon nom et de faire des promesses pour des postes», a-t-il lancé. «Je vous redis encore que concernant les élections, la «chkara» c'est fini! Il n'y aura pas de listes personnelles ni de privilégiés. Le parti appartient à ses authentiques et renouera avec ses valeurs et fondements historiques», a-t-il ajouté. A propos de la candidature des 14 ministres du gouvernement issus du FLN, il indiquera qu' ils peuvent se présenter sur autorisation du président du parti, Abdelaziz Bouteflika. Pour Djamel Ould Abbès, «la crise du FLN a commencé en réalité dès 2003. Cette crise s'est, toutefois, aggravée sous l'ère de Abdelaziz Belkhadem en 2010, 2012 et 2013 et elle ne s'est pas vraiment estompée avec l'intronisation de Saâdani, qui a hérité d'un parti en lambeaux et en proie à des conflits après le 9e congrès». «Le retrait de confiance au secrétaire général du parti lors de ce rendez-vous a eu des conséquences néfastes sur le FLN car des querelles, des manoeuvres et conflits insurmontables, bagarres et insultes ont grandement déstabilisé le parti à cette époque». Des échanges violents, des insultes entre des militants, des cadres et des ministres ont été souvent observés», a-t-il rappelé. Interrogé sur la santé du président de la République, il indiquera: «Je ne parle pas du président. Tout ce que je peux vous dire c'est qu'il va bien.»