Le nouveau secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, a réussi sa démarche de réconciliation avec les opposants à l'ancienne direction du parti, dirigée par Amar Saâdani. Sauf avec l'aile la plus importante des contestataires de Saâdani : il s'agit de la «direction unifiée» menée par Abderrahmane Belayat. Hier, lors de la réunion du Bureau politique (BP) au siège du parti, Ould Abbès s'est félicité et a annoncé la réintégration du parti par les anciens dissidents. Il a cité l'ancien président de l'APN, Abdelaziz Ziari, le meneur du mouvement de redressement, Abdelkrim Abada, d'anciens ministres comme El Hadi Khaldi, Rachid Harraoubia, Amar Tou et Mohamed Seghir Kara ainsi que d'autres contestataires comme Mohamed Bourzam et Layachi Daâdoua. Mais à aucun moment, il n'a fait référence au mouvement dirigé par Belayat. Ce qui signifie que l'objectif de réunification des rangs du parti, que Ould Abbès s'est assigné depuis son installation à la tête du parti, le 22 octobre dernier, suite à l'éviction de Saâdani, est loin d'être atteint. «Djamel Ould Abbès n'applique pas les directives et les orientations du président du parti, qui consistent, selon ses déclarations, à unifier le parti et non le diviser», a réagi M. Belayat, joint hier par nos soins. Il regrette que le «FLN donne toujours l'image d'un parti divisé qui fait du Saâdani sans Saâdani». Pire, pour notre interlocuteur, «tous ceux qui n'étaient pas avec Saâdani sont en train d'être divisés par Ould Abbès». «Notre direction unifiée ne peut pas être divisée», a-t-il assuré, affirmant que le nouveau patron du parti n'a pris aucune initiative à son encontre en dehors d'une rencontre informelle avec trois de ses représentants. «Ould Abbès veut-il des gens soumis ou des gens qui travaillent ?», s'interroge M. Belayat. Le mouvement de Belayat est-il exclu en raison des déclarations de Belkhadem que le nouveau secrétaire général a déjà dénoncées ? «Il ne faut pas chercher des prétextes», a répondu notre interlocuteur, estimant que le temps presse pour l'unification des rangs du parti. «On veut unifier les rangs du parti pour deux objectifs : bien préparer les élections législatives et réparer la situation de la base qui est désastreuse», a-t-il expliqué. Lors de son allocution à l'ouverture de la réunion du BP, Djamel Ould Abbès a rappelé que la crise au sein du parti majoritaire n'a pas commencé avec Saâdani mais durant la période de Belkhadem. Il a annoncé l'arrivée d'autres cadres au FLN, à l'instar de l'économiste Abderrahmane Mebtoul et l'ancien ministre des Finances, Mohamed Djelab. L'orateur a mis en garde tous ceux qui parlent en son nom et promettent des places dans les listes électorales du parti pour les prochaines élections législatives. Dans le communiqué qui a sanctionné sa réunion, le BP a salué «la base du parti qui a répondu favorablement à l'initiative du secrétaire général visant la réunification des rangs du parti». Il s'est félicité aussi de la réponse positive des anciens cadres à l'appel d'Ould Abbès et leur retour aux structures du parti. Le Bureau politique n'a pas manqué d'appeler toutes les forces politiques à adhérer à l'appel du chef de l'état de constituer un front intérieur solide pour faire face aux menaces et dangers qui guettent le pays. Il s'engage, dans ce contexte, à œuvrer à relever les défis sécuritaires, économiques et politiques qui se posent à l'Algérie. Comme il a salué les partis politiques qui ont déjà annoncé leur participation aux prochaines élections législatives.