Un hommage posthume sera rendu, le 17 novembre courant à Médéa, au mélodiste légendaire qui a révolutionné la chanson algérienne, Mahboub Bati (1919-2000), à l'occasion du 97e anniversaire de la naissance de ce compositeur prolifique, qui a consacré un demi-siècle de sa vie au service de la musique. L'oeuvre et le riche parcours artistique de l'enfant prodige de Médéa où il a vu le jour le 17 novembre 1919, sera revisité durant les deux jours d'hommage et de reconnaissance, qui lui sont dédiés sur une initiative de la direction locale de la culture. Mahboub Bati, de son vrai nom Safar Bati, reste l'un des plus prolifiques auteurs-compositeurs contemporains de la musique algérienne, dont le répertoire est composé de pas moins de sept mille chansons, parmi les plus célèbres d'entre ces compositions «Rah-el-ghali rah», «Nesthel el-kiya ana li bghit», immortalisé par la belle voix du maître de la chanson chaâbie Boudjemaâ El-Ankis. Pour ceux qui l'ont connu de près, Mahboub Bati était un artiste né, il avait un don particulier pour la musique, à telle enseigne qu'il réussit, au bout de quinze jours d'apprentissage au conservatoire de Médéa, d'assimiler l'essentiel de l'enseignement artistique, qui nécessitait, d'habitude, plusieurs années d'apprentissage, raconte son biographe, Abdelkader Bendaâmache, président du Conseil national des lettres et des arts. C'est à Alger, la capitale de l'art de l'époque, que Mahboub Bati «peaufinera»ses connaissances artistiques auprès des «légendes du chaâbi», tels que El Hadj M'hamed El Anka, Hadj M'rizek, Khlifa Belkacem, Mohamed et Abderrazak Fekhardji. Artiste complet, il sera saxophoniste, d'après son biographe, clarinettiste, luthiste, guitariste, artisan luthier, ce qui lui conférait une grande aisance sur le plan musical et lui permit d'émerger dans les profondeurs abyssales de la musique. L'étoile montante de la mélodie algérienne illuminera le ciel d'une pléiade de jeunes artistes, qu'il va propulser sur le devant de la scène artistique, à l'instar de Nora et surtout pour Boudjemaâ El Ankis avec «Nesthel el kia ana libghit», «Oh ya n'tia», «Rah el ghali rah». Mahboub Bati sera également derrière le succès des chanteurs Chaou Abdelkader avec «Djah Rabi ya djirani», Guerrouabi avec «El Barah», ou d'autres, comme El-Zahi, Lamari et Ahmed Wahbi qui parvinrent à «immortaliser», grâce à leurs belles voix, des oeuvres sorties tout droit du coeur de l'artiste.