Auteur compositeur de génie. Un monument de la création musicale doublé d'un grand maître dans la musique arabo andalouse ainsi que dans le répertoire du Chaâbi, il est, à vrai dire, difficile de situer le défunt Mahboub Bati dans une seule catégorie. Des figures de proue de la chanson algérienne ont connu la gloire grâce à lui, des noms tels Guerouabi, Seloua, Amar Ezzahi, Chaou,… De son vrai nom Safar Bati, il est né le 13 novembre 1919 à Médéa et a fait ses premières études à l'école coranique où il a appris des notions en langue arabe et une partie du Coran. Sa situation sociale l'a poussé dès son jeune âge à travailler comme coiffeur, mais son amour pour l'art et la musique a été plus fort que lui. C'est ainsi qu'il s'est mis à apprendre le solfège auprès d'un artiste juif, pendant 17 jours. Le premier instrument musical qu'il a pu manipuler est le Cornemuse, avant que ses doigts ne se mettent à jouer au Camendja, au Oud et à la guitare. En 1937, il se rendit à Alger où il rejoignit la troupe de Bachtarzi, pour travailler avec l'artiste M'hamed El Anka, créateur de la chanson chaâbie et la troupe de la radio nationale. Grâce à la notoriété qu'il s'est faite dans le domaine musical, il a pu participer à de nombreuses manifestations culturelles et artistiques qui lui ont donné l'occasion de se frotter à de nombreux artistes et musiciens de renommée. Durant les années soixante, Bati a inventé un nouveau style dans la chanson populaire et lui a apporté des modifications qui ont fait évoluer l'art populaire authentique. Cet artiste créateur s'est initié à la composition par une première expérience avec l'artiste défunt Abderrahmane Aziz dans la chanson "Nedjma". Durant les années soixante-dix, ses travaux ont eu un succès incomparable, à tel point que cette période a été considérée comme étant son âge d'or artistique, à travers les chansons suivantes : "El Barah", avec le regretté El Hachelmi Guerouabi : "Rah El Ghali", avec Boudjemaâ El Ankis : "Sali TrachKelbi", avec Amar Ezzahi : "Nestahel El Kia", avec Amar El Achab : "Jah Rabi Ya Jirani", avec Abdelkader Chaou : "Matahalfiche", ainsi qu'avec Seloua et d'autres. Toutes ces chansons ont émerveillé par leurs paroles et leurs mélodies tous ceux qui ont eu le plaisir de les écouter. Mahboub Bati a quitté le domaine artistique après son pèlerinage, en 1986 et ce, jusqu'à sa mort, survenue le 22 février 2000. Il a laissé derrière lui un répertoire très riche de paroles, de compositions et de chansons.