L'endroit doit préserver son rôle d'institution éducative: «C'est un lieu de culte, d´orientation», insiste-t-il. Le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, M.Bouabdallah Ghlamallah, a affirmé jeudi à l'APN «la détermination du pouvoir de protéger les mosquées des discours extrémistes». Répondant aux questions des députés de l´Assemblée populaire nationale, ce dernier a attesté que les efforts doivent se focaliser sur «l'amélioration du niveau scientifique et social de l´imam pour éviter les dérives enregistrées durant la décennie noire».Reconnaissant la faillite de l'Etat durant les années 90, il déclare que dorénavant la mosquée doit préserver son rôle d'institution éducative : «C'est un lieu de culte, d´orientation, d´enseignement du Coran et de renforcement des principes de solidarité et de cohésion». Pas de place pour les discours politiques, selon le ministre, lequel a rappelé la décision interministérielle garantissant la prise en charge des mosquées par l´Etat, et celle de l´imam en le formant ainsi que les efforts déployés pour promouvoir les conditions sociales et matérielles des imams par l´augmentation de leurs salaires et la revalorisation de certaines primes. Concernant le tirage au sort pour l´accomplissement du hadj, le ministre a reconnu la difficulté «de contrôler le phénomène des passeports vendus au noir», affirmant que sur les 120.000 candidats, seuls 32.000 hadjs sont retenus. Il a appelé, par ailleurs, les autorités concernées à favoriser les personnes qui n´ont pas encore accompli ce rite. Dans un autre chapitre , le ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, a écarté, jeudi, devant les députés, l'ouverture du ciel algérien à des compagnies privées, du moins dans un avenir proche: «L'expérience douloureuse qu'a connue l'Algérie dans ce domaine nous invite à être plus rigoureux», affirme-t-il. Faisant allusion au crash de Khalifa Airways, il ajoute que «l'argent n'est pas, à lui seul, suffisant pour réussir dans ce secteur». Partant de ce constat, il précise que les efforts doivent se concentrer «sur la modernisation de la compagnie Air Algérie, notamment à travers le renouvellement de sa flotte lequel est en cours.» A ce sujet, il affirme que «d'ici à fin 2005, l´âge moyen des appareils de la compagnie sera de 3 et 5 ans». L'objectif est de «mettre Air Algérie dans une meilleure position de concurrence» et de lui permettre de consacrer ses missions au transport des voyageurs alors que les activités annexes (maintenance, catering...) pourraient être laissées à d´autres sociétés. Dans un autre chapitre, répondant aux questions des députés sur l'organisation du transport terrestre, le premier responsable du secteur a reconnu que «l'Algérie accuse un énorme retard dans ce domaine», rappelant dans ce sens, «les actes de sabotage opérés par les terroristes ayant visé les infrastructures de base et les moyens de transport durant la décennie noire». Tout compte fait, l´ouverture au privé a permis de «satisfaire dans une large mesure les attentes des voyageurs» longtemps contrariés par des entreprises étatiques en faillite. «L´offre est abondante dans le secteur des transports où la part du privé est prépondérante», a constaté M.Maghlaoui, tout en relevant que beaucoup de travail restait à effectuer pour améliorer la qualité des prestations, «souvent médiocres sinon dangereuses, fournies par les transporteurs privés». Par ailleurs, le ministre de l'Habitat, M.Mohamed Nadir Hamimid, s'est attardé sur le phénomène des bidonvilles et des constructions illicites. Il reconnaît, pour la deuxième question, l'existence d'un vide juridique dans la législation algérienne concernant précisément les constructions érigées après 1985 sur des terrains appartenant aux Domaines et pour lesquelles des autorisations ont été délivrées par les communes. Concernant maintenant les bâtisses érigées sans permis de construire, l'article 40 de la loi de finances 2005 est très clair: «La force publique sera utilisée pour les détruire sans même passer par la justice», dira-t-il. Par ailleurs, le ministre a annoncé que jusqu´à juillet 2003, il y avait 520.900 habitations précaires réparties sur 3791 places au niveau national. «Au cours des cinq dernières années, l´Etat a détruit 57.827 habitations précaires dans plusieurs wilayas dont Alger, Constantine, Annaba, Médéa, Tébessa et Guelma». Le phénomène des bidonvilles s´est amplifié au cours de la dernière décennie, en raison de l´insécurité qui prévalait dans les zones enclavées. Mais il «est en net recul», a t-il insisté.