Le mode de scrutin de liste proportionnel au plus fort restant, rend difficile l'accès des petits partis aux sièges. Etant donné la configuration politique actuelle, le scrutin pour les législatives d'avril 2017, aboutira, d'après de nombreux observateurs au même type de représentation nationale de 2012. D'autre part, il n'est pas écarté que ce scrutin soit couronné par une assemblée avec une majorité confortable beaucoup plus prononcée en faveur du duo classique FLN-RND. Sur le plan technique, les dispositions du nouveau Code électoral rendent l'accès aux sièges par les petits ou micro-partis presque impossible. L'amélioration de la performance des partis de l'opposition, dont ceux d'obédience islamiste lors des prochaines législatives ne serait pas au rendez-vous pour différentes raisons d'ordre technique et politique. Le corset législatif, notamment les lois très controversées, portant Code électoral et l'institution de la Haute Instance indépendante de surveillance des élections, réduisent la marge de manoeuvre des partis dits de l'opposition et porteraient même atteinte au multipartisme, d'après plusieurs observateurs. Si l'Exécutif affirme que l'adoption de cette loi contribuera à la moralisation de l'action politique et conférera une crédibilité aux assemblées élues et à leurs membres, en revanche pour plusieurs partis, elle remet en cause le multipartisme et vise l'affaiblissement de l'opposition, en favorisant les partis au pouvoir. Non pas parce que ces partis ne peuvent pas obtenir 4% des suffrages exprimés ou collecter 250 signatures pour chaque candidat aux législatives, mais parce que le suffrage universel est à reconstruire dans le pays, indique-t-on. L'espoir de voir l'opposition conquérir une place conséquente au sein du Parlement digne de ce nom est donc «improbable», dans l'ordre constitutionnel et le système électoral actuels. Le mode de scrutin de liste proportionnel au plus fort restant, est un autre sas, défavorisant les petits partis, car dans ce genre de scrutin, plus le seuil fixé pour obtenir le droit à la répartition des sièges est élevé et plus le nombre de circonscriptions est important, plus l'accès des petits partis aux sièges est difficile quitte donc à priver de représentation une frange importante de la population. Ce type de représentation amplifiera davantage. Selon les dispositions du nouveau Code électoral, les listes qui n'ont pas obtenu au moins 5% des suffrages exprimés ne sont pas admises à la répartition des sièges. Chaque liste obtient autant de sièges qu'elle a recueillis de fois le quotient électoral. Par ailleurs, sur environ 70 partis agréés qui prendront éventuellement part à ces élections, moins d'une quinzaine ont une existence et une visibilité politiques sur le terrain. Tout le monde s'accorde à dire qu' une abstention importante sera au rendez-vous de ce scrutin. Comme en 2012, le bulletin nul en sortirait vainqueur, suivi par des partis du pouvoir(FLN-RND) qui s'adjugeraient la majorité des sièges avec une minorité des voix. L'opposition qui a systématiquement dénoncé des fraudes en faveur des partis au pouvoir, focalisera sa campagne électorale sur la politique d'austérité de l'Exécutif introduite dans la loi de finances 2017. Puisque le pouvoir ne peut plus poursuivre sa politique d'achat de la paix sociale, les partis qui lui sont proches axeront leur campagne sur la continuité et la stabilité du régime, d'après de nombreux analystes. A titre de rappel, le FLN a remporté les élections du 10 mai 2012 en obtenant 221 sur les 462 sièges pourvus lors de cette élection, soit près de 50% des sièges de l' APN. Le RND de Ahmed Ouyahia a eu 70 sièges, les indépendants 18 et le MPA six sièges. Ainsi, près de 300 sièges sur les 462 sont tombés dans l'escarcelle des partis pivotant autour du pouvoir. Les partis islamistes subissent un important revers en terminant troisièmes avec une quarantaine de sièges. Sans la participation du RCD, le FFS et le PT ont obtenu un peu plus d'une vingtaine de sièges chacun. Lors de ce scrutin qui a vu la participation de 17 micro-partis fraîchement agréés, le FLN a eu 47,81% des sièges, alors qu'il n'a obtenu que 14,18% des suffrages exprimés, soit 6% des inscrits.