Pour le président du RCD, un nouveau départ commence par «un discours de vérité en direction de nos concitoyens sur l'état de la nation qui se fragilise de plus en plus». «Le thème sur la régionalisation est d'une actualité brûlante en raison des déséquilibres et des injustices qui caractérisent les choix et les arbitrages d'un pouvoir soumis aux intérêts de sectes et de clientèles solidement implantées dans les centres de décision. L'absence de logiques territoriales dans les découpages administratifs n'est rien, devant les risques sur la cohésion nationale, que cette gestion génère», c'est en ces termes que s'est montré convaincu le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie lors de son allocution d'ouverture du campus de la jeunesse libre du RCD, ouvert hier à Souk El Tenine dans la wilaya de Béjaïa. C'est l'un des thèmes redondants à côté de celui lié au rôle de l'Etat dans le renouveau économique. Par ailleurs, le président du RCD, Mohcen Bellabès a souligné que «la confiscation des libertés, l'instrumentalisation de la religion ou de la justice, la gestion autoritariste et clientéliste de la rente pétrolière, n'empêchent pas seulement l'émergence d'un modèle de développement moderne et viable, mais il vide le pays des énergies capables de construire un destin digne et fidèle aux sacrifices consentis». Dans sa plaidoirie pour un nouveau départ, le président du RCD relève «le sacrifice suprême, c'est-à-dire le don de la vie des enfants de Novembre, qui nous interpelle tous pour réunir les conditions d'un nouveau départ». Un nouveau départ qui s'appuie sur nos réussites, à commencer par notre victoire sur le colonialisme français, mais aussi sur nos échecs et erreurs post- indépendance, et ils sont nombreux, a-t-il ajouté, avant de revenir au «système politique qui a confisqué la souveraineté de notre peuple». Mohcen Bellabès a saisi cette occasion pour préciser la décision de participation aux élections de 2017 et la contradiction véhiculée quant à la fraude électorale, qui «sera encore une fois au rendez-vous». Citant à titre comparatif, les conditions du déclenchement de la révolution de Novembre 1954, les pionniers d'Avril 1980, le chef de file du RCD soutiendra que «nous n'avons pas attendu le pouvoir, durant la décennie noire, pour appeler à la résistance populaire contre le terrorisme. En politique, rien ne se donne, tout s'arrache. C'est ce postulat qui guide l'action de notre parti». Pour le président du RCD, un nouveau départ commence par «un discours de vérité en direction de nos concitoyens sur l'état de la nation qui se fragilise de plus en plus, sur le lien social qui se délite, sur l'incertitude qui gagne de larges couches de la société, sur la grave crise économique et financière que traverse le pays». Et de proposer ensuite «la refondation institutionnelle par une réorganisation territoriale de l'espace algérien pour favoriser le développement et atténuer les déséquilibres régionaux actuels et permettre de promouvoir une intégration nationale démocratique et un développement national harmonieux. La réforme constitutionnelle, la réforme parlementaire, la réforme électorale, le redémarrage de l'économie, la réforme de l'éducation sont autant de faits rappelés par le chef du RCD qui refuse de verser dans «la surenchère» et affirme que son parti «a toujours adapté ses revendications aux besoins du citoyen selon les capacités du pays». «Nous avons accepté bien des sacrifices et nous sommes capables d'en accepter d'autres si les conditions l'exigent. Mais, quand on voit que le régime impose la censure, l'enfermement et les restrictions dont souffre notre jeunesse alors que les enfants des dirigeants bénéficient de bourses à l'étranger, de voyages indus aux Jeux olympiques, nous refusons d'admettre de telles injustices», a-t-il martelé.