Le président du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), Mohcine Belabbas, a plaidé, hier vendredi, à Béjaïa, la refondation institutionnelle par, a-t-il indiqué, une réorganisation territoriale de l'espace algérien. Une refondation qui, a-t-il dit, en plus de rapprocher le citoyen des centres de décision, favorisera le développement et atténuera les déséquilibres régionaux actuels. S'exprimant à l'ouverture des travaux du campus de la jeunesse libre du RCD qui se tient depuis avant-hier jeudi, au centre touristique Anissa-Tour à Souk El-Ténine dans la wilaya de Béjaïa, M. Bellabes a assuré que cette refondation institutionnelle permettra de promouvoir une intégration nationale démocratique et un développement national harmonieux. M. Bellabes a, pour ce faire, estimé qu'un discours de vérité en direction de la populaire est nécessaire. «Dire la vérité sur l'état de la Nation qui se fragilise de plus en plus. Dire la vérité sur le lien social qui se délite. Dire la vérité sur l'incertitude qui gagne de larges couches de la société. Dire la vérité sur la grave crise économique et financière que traverse le pays», a poursuivi M. Bellabes. Il s'agit, selon lui, de tout revoir, tout repenser. Evoquant le volet économique, l'intervenant a aussi plaidé le bannissement de l'interventionnisme et le dirigisme de l'Etat pour que, a-t-il fait observer, les énergies de l'entrepreneuriat public soient libérées et que les injustices qui frappent les entreprises privées soient bannies. «C'est à ce prix que l'économie informelle sera progressivement éradiquée et que le climat des affaires sera assaini», a encore estimé le président du RCD. Revenant sur la participation du parti aux prochaines élections législatives, Mohcine Bellabes a tenu à répondre «à quelques rares commentateurs» qui feignent, a-t-il dit, ne pas comprendre notre décision de participation aux élections de 2017, alors que nous continuons de dire que la fraude électorale sera encore une fois au rendez-vous. «Les Algériens n'ont pas attendu un utopique équilibre des rapports de force avec le colonialisme français, troisième puissance militaire de l'époque, pour engager la lutte armée en évoquant l'anniversaire du déclenchement de la révolution de novembre», a-t-il fait observer. Il en est de même, a-t-il poursuivi, des pionniers d'avril 80 qui n'ont pas attendu des garanties pour sortir dans la rue et revendiquer la reconnaissance de l'identité amazighe et les libertés démocratiques. «Nous n'avons pas aussi attendu le pouvoir, durant la décennie noire, pour appeler à la résistance populaire contre le terrorisme. En politique, rien ne se donne, tout s'arrache. C'est ce postulat qui guide l'action de notre parti.»