Ahmed Ouyahia, le grand vainqueur Ahmed Ouyahia a décidé également d'introduire en commission de discipline les chefs de file des redresseurs. Le Conseil d'Etat a débouté les redresseurs du RND. Le recours introduit pour invalider le congrès extraordinaire du RND, transféré en congrès ordinaire a été rejeté par cette haute juridiction administrative. Ahmed Ouyahia a été élu en mai dernier haut la main secrétaire général du RND, à l'écrasante majorité, avec 1492 voix, contre 21 pour son rival, Belkacem Mellah. Le patron du RND a accusé les contestataires au titre de la légitimité du dernier congrès «d'être manoeuvrés par certains cadres dirigeants du FLN. Le Conseil d'Etat avait déjà invalidé une plainte en référé pour annuler le congrès, déposée par le même groupe d'opposants, à la veille de ces assises», précise le RND sur son site officiel. Suite au retour à la charge des redresseurs, Ahmed Ouyahia, également directeur de cabinet de la présidence de la République, a décidé de sévir, en introduisant en commission de discipline les chefs de file de la contestation dont Nouria Hafsi, secrétaire générale de l'Union nationale des femmes algériennes (Unfa), Tayeb Zitouni, ancien maire d'Alger-Centre, Mokhtar Boudina, ex-directeur central au ministère de la Jeunesse et des Sports et Smati Zoghbi, secrétaire général du Syndicat national des chercheurs permanents (Sncp). Sur la base des décisions prises par le bureau national, le secrétaire général, Ahmed Ouyahia, a ordonné aux coordinateurs des wilayas de convoquer les concernés en commission de discipline pour examiner des cas d' infractions au règlement intérieur. Ouyahia accuse de surenchère et de tentative de semer l'anarchie au sein du parti, à la veille des échéances importantes. En fait, non seulement le ministre de l'Intérieur avait rejeté la requête des adversaires du secrétaire général par intérim du parti, qui avait pour objet le report de cet important rendez-vous organique, le président de la République avait adressé ses félicitations à Ahmed Ouyahia. Ainsi, la décision du Conseil d'Etat intervient au moment où le mouvement de sauvegarde du RND a repris du poil de la bête en prévision des législatives et locales prochaines. Plus fort que jamais, Ahmed Ouyahia avait indiqué qu'aucun groupuscule ni aucune minorité n'imposera désormais son diktat au sein du RND». Dans l'entourage du secrétaire général, on voit cette initiative comme «une tentative vouée à l'échec, d'autant plus que le dernier congrès ordinaire du parti était une réussite sur tous les plans»,estime-t-on. En faisant allusion aux animateurs du mouvement de redressement, Ouyahia avait estimé dernièrement que «le RND a été secoué par des secousses et tiraillements extrêmement graves dans certaines wilayas, après ma démission de mon poste à la tête du RND en 2012». Les redresseurs disent de leur côté «avoir recensé beaucoup d'irrégularités avant et lors du déroulement du congrès». Le non-respect de l'ordre du jour du congrès qui devait contenir un seul point, à savoir l'élection du secrétaire général du parti, est un autre dépassement dénoncé. «On ira jusqu'au bout», avait indiqué récemment Nouria Hafsi. Elle a réitéré que son groupe rejette la direction issue de ce congrès, en l'occurrence le conseil national et le bureau national. Au FLN comme au RND, deux appareils dont la désignation du chef du parti est dictée de haut lieu, souvent les vaincus ne reconnaissent jamais le leadership du vainqueur. Enfin, après le départ de Saâdani de la tête du FLN, Ahmed Ouyahia prône de nouveau la création «de pôle politique», pour davantage de soutien au programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika.