Le bureau national du Rassemblement national démocratique (RND) a, finalement décidé de sévir contre le mouvement des redresseurs du parti qui s'est notamment fait remarquer, la semaine dernière, par un communiqué pour le moins incendiaire visant la direction de la formation présidée par le directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia. Sur la base des décisions prises par cette instance réunie vendredi, le secrétaire général, Ahmed Ouyahia, a, en effet, ordonné aux secrétaires du parti au niveau des wilayas de convoquer les concernés en commission de discipline et d'examiner ce qui est considéré comme des infractions au règlement intérieur en matière de discipline. Et si le communiqué des contestataires a été signé par une dizaine de militants ou ex-militants pour le moment, la démarche disciplinaire enclenchée par la direction du RND ne cible que quatre personnes. Il s'agit de la secrétaire générale de l'Union nationale des femmes algériennes (UNFA) et néanmoins chef de file du mouvement de redressement du RND, Nouria Hafsi, de l'ancien maire d'Alger-Centre, Tayeb Zitouni, de l'ex-directeur central au ministère de la Jeunesse et des Sports, Mokhtar Boudina, et, enfin, le secrétaire général du Syndicat national des chercheurs permanents (SNCP), Smati Zoghbi. Ahmed Ouyahia enjoint, donc, aux secrétaires des wilayas respectives de ces anciens cadres, de réunir les commissions de discipline qui devraient décider, sans aucun doute, leur expulsion des rangs du parti. Bien que la direction du parti leur reconnaisse le droit de recours, Tayeb Zitouni et Mokhtar Boudina devraient donc s'attendre à être convoqués par le secrétaire de wilaya d'Alger, alors que Nouria Hafsi devrait l'être dans sa wilaya d'origine, Saïda, et Smati Zoghbi à Bordj Bou-Arréridj. Au regard de la sévérité des termes du communiqué du BN du RND, il est donc fort probable que la main lourde d'Ouyahia s'abatte brutalement sur ce petit groupe de redresseurs qui, finalement, n'étaient que dix à signer la dernière déclaration dans laquelle ils n'ont ménagé ni la direction ni les autres instances du parti, issues du 5e congrès. Il reste à savoir si les concernés par cette démarche disciplinaire se présenteront aux dates prévues devant les instances du parti. Ce qui apparaît comme très improbable. À noter que les six autres signataires de la déclaration des redresseurs devraient subir le même traitement, mais au niveau des instances communales du parti. Dans la correspondance adressée aux secrétaires RND des wilayas d'Alger, de Saïda et de Bordj Bou-Arréridj, Ahmed Ouyahia sort la grosse artillerie pour descendre en flammes les contestataires qu'il accuse de "surenchère" et de "tentative de semer l'anarchie" au sein de "notre famille politique", à un moment où "le parti s'apprête à affronter des échéances importantes". Dans son courrier, M. Ouyahia s'élève pour contrer "la dictature d'une minorité qui ne possède aucun lien organique avec le parti". Pour lui, "le dernier mot et la décision reviennent à la majorité dans les structures et instances du parti". Le secrétaire général du RND menace de réserver le même traitement à tous les cas de ce type à l'avenir. Hamid Saïdani