La coopération universitaire a, d'ores et déjà, pris sa vitesse de croisière. Depuis la visite de d'Etat effectuée par Abdelaziz Bouteflika, les échanges et les projets entre Alger et Paris se sont multipliés dans les différents domaines. Devant la réticence des hommes d'affaires à investir directement en Algérie, les hommes de science et de culture ont décidé de passer à l'acte avec la signature de plusieurs accords de coopération entre de nombreuses universités algériennes et leurs homologues françaises. «Il y a des projets de recherche scientifique sur l'eau et les séismes. En tout, 22 universités françaises sont impliquées dans cette coopération. Et nous comptons faire participer au maximum des Français d'origine algérienne», a expliqué le chef de mission culturelle à l'Ambassade de France à Alger, Michel Pierre, au quotidien Les Dernières nouvelles d'Alsace. Cette coopération scientifique et culturelle se traduit sur le terrain par l'apport des experts français souvent sollicités pour participer à des colloques et rencontres scientifiques en Algérie. Sur un autre chapitre, des hôpitaux algériens ont été jumelés à leurs homologues français. Ainsi le Centre hospitalo-universitaire (CHU ) de Constantine profitera de l'expérience du CHU de Strasbourg dans le développement de la procréation sous assistance médicale en Algérie. Un projet qui redonne l'espoir à de nombreux couples souffrant de stérilité. Tandis que le CHU de Montpellier a été choisi par le ministère de la Santé pour apporter assistance au CHU d'Oran dans sa gestion. Pour rappel, et au chapitre économique, une Ecole supérieure des affaires a vu, récemment, le jour à Alger avec pour objectif la formation des futurs cadres algériens. Au même moment plusieurs écoles et universités françaises participent à la mise à niveau des cadres des entreprises publiques et privées à l'instar du programme Tempus. Initié par la Commission européenne, ce projet est réalisé en partenariat avec l'ENA de Paris et l'Institut national d'administration public de Madrid chargés de conduire cette formation en Algérie. De ce fait pour donner un plus à la recherche scientifique et relancer l'activité culturelle et cinématographique, en panne, l'Algérie mise sur l'expertise française pour moderniser l'économie nationale, réformer le système éducatif et universitaire. En attendant la signature du traité d'amitié entre l'Algérie et la France prévu pour cette année, la coopération universitaire a, d'ores et déjà, pris une vitesse de croisière. «Nous avons signé plusieurs conventions de partenariat avec des universités françaises. L'objectif est de faciliter la tâche aux étudiants algériens qui veulent poursuivre leurs études en France» a souligné M.Derbal, recteur de l'université d'Oran. En pratique, la sélection des étudiants algériens désirant poursuivre leurs études en France avec des responsables des universités françaises se fera désormais en Algérie. L'étudiant ne sera plus obligé de passer par l'Ambassade et le Consulat de France à Alger pour s'inscrire dans une université française. «Nous faisons appel à des enseignants français pour assister à des soutenances, donner des cours, coencadrer des étudiants algériens. Nous comptons faire venir le maximum d'enseignants seniors», a ajouté M.Derbal. Néanmoins certains observateurs algériens appréhendent que l'accélération de la coopération scientifique avec la France n'aggrave l'exode massif des cerveaux algériens.