Le réchauffement des relations a enclenché sa vitesse de croisière depuis les attentats du 11 septembre 2001. La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, est arrivée hier, à Alger, venant de Tunis pour une visite officielle de quelques heures en Algérie. La chef de la diplomatie US s'est entretenue avec le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lors de cette troisième étape de la visite qu'elle mène au Maghreb, après la Libye et la Tunisie. Le volet sécuritaire et la lutte antiterroriste ont eu la part du lion de la courte entrevue entre les responsables des deux pays. Il faut reconnaître que les relations algéro-américaines, dans le domaine sécuritaire, ont connu un essor considérable. Le réchauffement des relations a enclenché sa vitesse de croisière depuis les attentats du 11 septembre 2001, contre les deux tours jumelles. Depuis cette date, les deux pays n'ont eu de cesse de canaliser leur coopération afin de vaincre l'hydre terroriste nommée Al Qaîda. Des efforts que les Etats-Unis entendent booster davantage. C'est dans cette perspective que les USA veulent installer le siège de l'Africom (Centre de commandement militaire pour l'Afrique), sur le sol algérien. Un projet militaire cher aux yeux de Washington, d'autant qu'il vise, en apparence, à contrecarrer les attaques d'Al Qaîda dans le Grand Maghreb et au Sahel. Toutefois, Alger a opposé un niet catégorique à un projet qui demeure flou autant dans sa finalité que dans ses perspectives. Le Pentagone qui espérait pouvoir installer cette organisation en Afrique, avait alors estimé que l'Africom serait opérationnel à la fin septembre 2008. Au plan économique, les liens commerciaux entre les Etats-Unis et l'Algérie ont progressé atteignant les 20 milliards de dollars par an. Les deux pays ont également signé, en juin 2007, un protocole d'accord dans le domaine du nucléaire civil, permettant de définir «les mécanismes de coopération et d'échanges d'expériences» et les «moyens de conduire des programmes communs», selon le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. En dépit de ce montant jugé considérable, il n'en demeure pas moins que les échanges commerciaux entre les deux pays restent encore loin, voire très loin des aspirations de l'Algérie. Et pour cause: les échanges algéro-américains s'arrêtent au seul secteur gazier et pétrolier. Quant aux autres domaines, le niveau des échanges demeure très faible. D'où la nécessité de revoir la stratégie commerciale entre les deux pays, et faire en sorte que les échanges soient orientés davantage vers d'autres secteurs que les hydrocarbures. Sur le plan international, l'Algérie veut mettre à profit la visite de la secrétaire d'Etat américaine pour évoquer l'épineux dossier du Sahara occidental. Un dossier que l'administration américaine sortante n'a pas sérieusement pris en charge. Il convient de noter enfin que la tournée effectuée par la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, intervient à moins de deux mois (le 4 novembre prochain) de l'élection présidentielle US. Dès lors, le périple de Mme Rice en Afrique du Nord peut être assimilé à une tournée d'adieu.