En deux ans de conflit, l'on compte plus de 11.000 victimes irakiennes et quelque 1500 soldats américains. Le deuxième anniversaire de la guerre d'Irak a donné lieu à plusieurs manifestations aux Etats-Unis et en Europe. Les opposants à l'invasion américaine ont en effet été très nombreux à exprimer leur refus du fait accompli imposé par les USA et la Grande-Bretagne qui, deux ans après l'invasion, continuent à justifier la guerre. En Europe, où le conflit irakien a provoqué une grave division entre partisans et opposants à la guerre, plusieurs dizaines de milliers de personnes, 100.000 selon les organisateurs, 45.000 selon la police, ont manifesté dans les rues de Londres pour protester contre la guerre en Irak. Les marcheurs ont réclamé le retrait des troupes britanniques. Les Romains, dont le pays est également engagé militairement en Irak, étaient plusieurs milliers à tenter un sit-in devant les bureaux du chef du gouvernement Silvio Berlusconi. Empêchés par les forces de l'ordre, les manifestants réclamaient le retour immédiat d'Irak du contingent italien. Arguant le fait que 70% des Italiens sont contre la présence de leurs troupes en Irak, les antiguerre ont reproché au chef du gouvernement, sa volte-face, sous la pression de Washington, après avoir annoncé son intention de faire rentrer progressivement les militaires italiens à partir de septembre. A Athènes, quelque 5000 personnes, selon les organisateurs, 2000 selon la police, ont manifesté, réclamant la fin de «l'occupation» de l'Irak, alors qu'en Suède, entre 500 et 1000 personnes ont manifesté à Stockholm. Les Turcs n'étaient pas en reste de cette vague de protestation marquant le deuxième anniversaire de la guerre en Irak. Ainsi, plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Ankara, Istanbul et Adana. Autant de villes qui abritent des représentations diplomatiques américaines. Les manifestants ont dénoncé l'»occupation» de l'Irak. Aux Etats-Unis, ce sont des actions de désobéissance civile qui ont été organisées, occasionnant une vingtaine d'arrestations. New York a été le théâtre d'une manifestation qui a regroupé plusieurs milliers de personnes. A Montréal, quelques milliers de personnes ont manifesté contre la guerre et réclamé le départ de «toutes les troupes d'occupation» d'Irak. Toutes ces expressions de refus de la guerre ne semblent pourtant pas convaincre le président américain. Celui-ci a défendu sa décision d'attaquer l'Irak en 2003. «Parce que nous avons agi, a affirmé M. Bush à la radio, le gouvernement irakien n'est plus une menace pour le monde ni pour son propre peuple. Aujourd'hui, le peuple irakien prend en charge sa propre destinée». Pour Bush, l'invasion de l'Irak a été menée pour «désarmer un régime brutal, libérer son peuple et défendre le monde contre un grave danger». Au même moment la violence fait rage dans ce pays et l'on compte, en deux ans de conflit, 11.000 victimes irakiennes et quelque 1500 soldats américains. La guerre, loin de connaître sa fin, provoquera sans doute, d'autres milliers de morts.