Abdelmalek Sellal reçu en audience par le Lider Maximo Entre l'Algérie et le Lider Maximo, Fidel Castro, c'est plus d'un demi-siècle d'histoire fraternelle ininterrompue et sans nuages. Avec la mort de Fidel Castro, l'Algérie perd un grand ami et un allié au plan international.Les liens entre les deux peuples pétris dans l'humus révolutionnaire, remontent à la guerre de Libération nationale fortement soutenue par le leader cubain. Alors que l'Algérie combattait le colonialisme français, les autorités révolutionnaires cubaines ont reçu en 1960 une délégation du Gpra. Une année plus tard, le 27 juin 1961, Cuba fut le seul pays de l'hémisphère occidental à reconnaître celui-ci. La même année, le navire cubain Bahia de Nipe levait l'ancre avec à son bord une importante cargaison de sucre, d'armes et de munitions, et arriva en janvier 1962 au port de Casablanca, au Maroc, avant d'être acheminé vers les campements du FLN à Oujda. De retour à La Havane, le navire, transportait 78 combattants algériens blessés dans les combats ainsi que 20 enfants des camps de réfugiés, orphelins pour la plupart, qui furent pris en charge par l'Institut cubain d'amitié avec les peuples (Icap). Cette position et les aides cubaines pour la révolution algérienne ont valu à Cuba des représailles du gouvernement du général de Gaulle interdisant le survol de l'espace aérien français par les avions cubains. A l'indépendance de l'Algérie, les relations se sont raffermies. Il y a 54 ans, presque jour pour jour, le 20 octobre 1962, le premier président de l'Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella, rencontrait Fidel Castro Ruz à La Havane. En octobre 1962, le président Ben Bella est reçu à la Maison-Blanche par le président américain John-Fitzgerald Kennedy. Ni le tapis rouge déroulé ni 21 coups d'artillerie tirés lors de la cérémonie d'accueil, en l'honneur de l'hôte algérien, n'ont dissuadé Ben Bella. Une fois la cérémonie terminée à Washington, il «fonce» droit vers Cuba. Le jeune président algérien brise l'embargo et venait de commettre un sacrilège envers l'Oncle Sam. «Quand j'ai posé la question à M.Ben Bella sur les motivations de cette décision de se rendre à Cuba, il m'a répondu: je ne savais pas que ça allait avoir un tel effet», avait témoigné l'ancien ambassadeur américain à Alger Robert Ford. Cet épisode trace une ligne de fracture prématurée entre Alger et Washington, mais scelle une amitié durable entre l'Algérie et Cuba. Preuve en est, en 1963, alors que l'Algérie faisait face à l'agression marocaine, le Lider Maximo avait répondu présent. C'était Abdelaziz Bouteflika, alors jeune ministre dans le gouvernement de Ben Bella qui avait informé l'ambassadeur cubain à Alger, le commandant Jorge Serguera, d'une invasion imminente de troupes marocaines et que l'armée algérienne manquait de tanks. Des écrits de presse rapportent que M.Serguera lui répondit que «Cuba pouvait envoyer des tanks, des canons et des munitions à l'Algérie», et lui répéta les paroles de Fidel: «Pour les Algériens, tout aide dont ils auront besoin...». Il s'ensuivit entre l'Algérie et Cuba un léger froid durant le coup d'Etat du 19 juin 1965, mais les relations se sont vite réchauffées. Fidel Castro ayant compris que Boumediene partageait le même combat. Surtout que l'Algérie était devenue une base arrière des mouvements de libération du monde entier, notamment ceux de l'Afrique et d'Amérique latine. Elle est devenue également le porte-flambeau des pays non alignés et un défenseur acharné des causes justes. C'est dans cette ambiance survoltée de la lutte contre l'impérialisme que l'Algérie avait triomphalement reçu Fidel Castro le 8 mai 1972 à Alger. Le Lider Maxime avait effectué une visite en Algérie où il a rencontré le président Houari Boumediene. Enfin, c'est le président Bouteflika qui s'est rendu en septembre 2009 pour une visite de trois jours à Cuba. M.Sellal est arrivé mercredi dernier, à La Havane, pour une visite officielle de trois jours, à l'invitation du premier vice-président du Conseil d'Etat et du Conseil des ministres de la République de Cuba, Miguel Diaz Canel Bermudez. La dernière visite, celle d'adieu a été effectuée en octobre dernier, par le Premier ministre Abdelmalek Sellal à La Havane. M.Sellal avait souligné à son arrivée à La Havane «l'excellence» et «la force» des relations algéro-cubaines, soutenant que les deux pays allaient oeuvrer pour avancer encore davantage «. Le Premier ministre a été reçu par le président du Conseil d'Etat et du Conseil des ministres de Cuba, Raul Castro Ruz. Les Cubains ont offert leur expertise et leur savoir-faire à l'Algérie dans plusieurs domaines dont celui du secteur de la santé. Des médecins cubains ont sillonné le pays en entier notamment ceux spécialisés dans l'ophtalmologie. Leur collaboration a été précieuse et leur service hautement apprécié, notamment par des populations des Hauts-Plateaux et du Sud où ont accepté d'exercer ces médecins cubains dévoués.