Le péage sur l'autoroute pourrait coûter entre un et deux dinars le km à parcourir. Pour éluder les méfaits de la crise économique actuelle sur l'état des transports et des travaux publics, le ministre des Travaux publics et des Transports, Boudjema Talai a estimé que «le partenariat public/privé (PPP) est l'alternative pour relancer les programmes gelés». S'exprimant hier matin au Forum d'El Moudjahid, le ministre a déclaré que ce partenariat se réalisera sans passer par le Trésor public, laquelle institution demeurerait toutefois «propriétaire du projet». Pour lui, cette démarche «constituera un appoint à la restructuration des secteurs des travaux publics et des transports». Celle-ci s'est déjà traduite par la réalisation de trois ou quatre grands groupes économiques, a-t-il ajouté. A propos du gel de certains projets dans le programme du gouvernement dans son secteur, Talai a assuré qu'il ne concerne pas le grand projet de l'autoroute Est-Ouest, un tracé sur lequel des stations de péage sont en voie d'installation au niveau notamment des accès vers l'autoroute. Cette procédure ne sera opérationnelle qu'après une «maintenance» suivie ou une «reconstruction» des routes nationales et régionales, et ce, afin d'offrir une «alternative correcte à l'automobiliste» qui aura ainsi la latitude de choisir la voie de circulation qui lui convient le mieux, du point de vue rapidité, coût, agrément ou plaisir de conduire. Le ministre a précisé que «8 milliards de DA ont été consacrés à l'installation des stations de péage. Leur mise en service reste toutefois tributaire de la livraison définitive de l'autoroute, mais aussi du renforcement dans la construction des routes nationales et de wilaya». Evoquant les tarifs de péage, il a souhaité, et estimé, que «le tarif pour un kilomètre parcouru, devra coûter entre 1 à 2 DA». Le ministre a par ailleurs, ajouté que «la date de sa livraison définitive ne sera plus un sujet de discussion à compter de 2018». Il a également précisé que «16 entreprises nationales ont été désignées pour effectuer les travaux de réparation pressants, notamment les pénétrantes et le tronçon sensible au niveau de Djebel el-Ouahche dans la wilaya de Constantine». Le ministre a également cité le projet «non gelé» de métro devant relier l'aéroport d'Alger à la localité de Dar El Beïda, et El Harrach vers la place des Martyrs. Ce projet devant être livré en 2020 alors que la livraison de la nouvelle gare ferroviaire de Tafourah (Alger) sera prête en 2018. Saisissant cette opportunité de citer l'aéroport, le ministre a parlé des investissements opérés par la Compagnie aérienne nationale Air Algérie qui vont se traduire par l'ouverture de sept lignes vers l'Afrique lesquelles vont être suivies rapidement par le lancement de six autres destinations toujours vers l'Afrique, marché important que la compagnie veut acquérir au vu des nombreuses correspondances utiles et possibles via Alger, porte nord du continent, vers d'autres destinations dans le monde, européennes notamment. Abordant la problématique des transports urbains, Talai affirmera que «l'urgence réside dans la réalisation de parkings à étages et l'éradication des stations de bus aux emplacements desservis par le métro ou le tramway». Concernant les accidents de plus en plus nombreux qui endeuillent les familles et grèvent le Trésor public de quelque 120 milliards DA par an pour les dégâts occasionnés, il les a imputés à «l'élément humain et à la vétusté des véhicules dont il a estimé globalement leur nombre à 8,3 millions de véhicules, dont 55% ont 10 ans d'existence ou plus». Il reconnaîtra cependant qu'une certaine anarchie règne dans ce domaine. Evoquant le lancement d'une station maritime de transports de voyageurs, le commis de l'état a indiqué qu'«une ligne entre Tafourah et l'aéroport en passant par le lieudit «Les Sablettes» sera réalisée, a-t-il assuré. Parlant de la ligne maritime devant relier l'Algérie à la Tunisie, le ministre a indiqué que l'Algérie est matériellement parée et disponible, affirmant que «la Tunisie n'est pas tout aussi prête». Détaillant les infractions passibles de contraventions, il citera le manque de port de ceinture de sécurité susceptible de 5000 DA d'amende. Le ministre a dénoncé le fait que «80% des décès sur la route sont occasionnés par le comportement négatif des conducteurs». L'Algérie compte 8,3 millions de voitures Le Parc national de véhicules compte 8,3 millions d'unités, dont 62% de véhicules touristiques, soit une moyenne d'un véhicule pour sept citoyens, a indiqué hier à Alger le ministre des Travaux publics et des Transports, Boudjema Talai. 53% de ce parc ont une moyenne d'âge de moins de 10 ans, alors que 37% ont plus de 20 ans, a fait savoir le ministre au Forum du quotidien El Moudjahid. Abordant le projet de loi relatif à la règlementation et à la sécurité routière, qui sera présenté aujourd'hui en plénière à l'Assemblée populaire nationale (APN), M.Talai a expliqué que ce texte prévoit l'introduction du permis de conduire à points, prévu dès le début de l'année 2017, ainsi que le durcissement des sanctions liées aux infractions et délits.