La Russie a annoncé hier attendre des explications du président turc Recep Tayyip Erdogan qui a déclaré la veille vouloir «mettre fin au règne du tyran» Bachar al-Assad en Syrie. «C'est une déclaration très grave qui contredit en gros toutes ses déclarations précédentes», a indiqué à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. «Nous espérons bien évidemment que nos partenaires turcs nous donneront dans les plus brefs délais quelques éclaircissements sur ce sujet», a-t-il souligné. Recep Tayyip Erdogan a affirmé mardi, lors d'une réunion à Istanbul, que l'armée turque engagée depuis l'été dans une opération militaire en Syrie n'avait qu'un seul objectif: «mettre fin au règne du tyran Assad (...) et rien d'autre». Depuis août, l'armée turque poursuit une ambitieuse opération en Syrie visant à chasser les jihadistes des régions proches de sa frontière, mais aussi à stopper l'avancée des milices kurdes de Syrie. Soutenues par la Turquie, des forces d'opposition syriennes ont ainsi repris à l'organisation Etat islamique (EI) leurs bastions de Jarabulus et Al Rai, et libéré la ville hautement symbolique de Dabiq, sans rencontrer grande résistance. La semaine dernière, l'état-major turc a mis en cause le régime syrien dans la mort de ses quatre soldats en Syrie, pour la première fois depuis le début de l'incursion d'Ankara dans le territoire syrien. Cet incident a fait notamment l'objet d'un entretien téléphonique vendredi dernier entre Recep Tayyip Erdogan et le président russe Vladimir Poutine. Pour sa part, la Russie fait intervenir son aviation depuis le 30 septembre 2015 sur le territoire syrien pour soutenir Damas, qui mène actuellement une vaste offensive sur Alep, bastion des rebelles. Depuis son déclenchement en 2011, le conflit en Syrie a fait plus de 300.000 morts et provoqué le déplacement de plus de la moitié de la population.