Une douzaine d'écrivains algériens ont signé et présenté leurs ouvrages lors de ce Salon prestigieux... C'est hier que s'est clôturée la 25e édition du Salon du livre de Paris, considéré comme «le» grand rendez-vous annuel des passionnés de lecture. Organisé sous l'égide du Syndicat national de l'édition du 18 au 23 mars, ce «festival» du livre a regroupé plus de 1200 éditeurs français et étrangers, toutes disciplines confondues : littérature, poésie, bande dessinée, polar, essais ainsi que 2000 auteurs. Cette année, c'est la Russie qui a été l'invité d'honneur avec 42 auteurs qui étaient présents pour faire découvrir leurs oeuvres littéraires entre poètes, essayistes et romanciers, le plus souvent inconnus du grand public et pourtant tous traduits en France. Ceux-là et bien d'autres qui n'étaient pas toujours les meilleurs amis du régime en place, ne font pas partie de la «section officielle». Au programme de ce Salon, tables rondes thématiques, des hommages à Jules Verne et Paul Emile Victor. Dans «Les salons où l'on cause», différentes manifestations ont été organisées tout le long du Salon: exposition de dessinateurs, jeunesse sur le thème de la forêt, rencontres autour des bulles dans l'escale BD, animations dédiées au manga, au polar, au suspense pour les adolescents. En effet, il y en avait pour tous les goûts et tous les âges. Les organisateurs ont misé sur le jeu: les lecteurs pourront s'amuser à identifier l'éditeur d'un ouvrage grâce à sa couverture, à participer à la «Dictée du Salon» avec un invité mystère au micro... Enfin, pour boucler la boucle «russe», des photos de ballets russes étaient projetées dans un décor original de «la flûte enchantée». Carrefour incontournable du livre, l'Algérie ne pouvait rater ce rendez-vous même si sa production en matière livresque reste en deçà des autres pays et ses ventes très faibles. Aussi, lors des quelques 3000 séances de dédicaces, une douzaine d'écrivains algériens évoluant ici et en France entre confirmés et moins confirmés ont été conviés à cette noble tâche: déposer un mot ou laisser sa trace à la première page blanche du livre. Un acte que chaque écrivain finit par faire à un moment de sa vie lorsqu'il est plus ou moins connu. Ainsi, on citera les noms de ces écrivains qui se sont adonnés à cet exercice: Salim Bachi (Autoportrait avec Grenade, Rocher 2005), Ghaleb Bencheikh (La laïcité à l'épreuve du Coran, Presse de la Renaissance, 2005), Anouar Benmalek (Ma planète me monte à la tête: Historiettes à hue et à dia pour briser le coeur humain, Fayard 2005, Chroniques de l'Algérie amère, Rocher 2004), Maïssa Bey (Surtout ne te retourne pas, Aube 2005), Christiane Chaulet-Achour (Albert Camus et les écritures algériennes : quelles traces?, collectif, Edisud, 2004; Les 1001 nuits et l'imaginaire du XXe siécle, collectif, l'Harmattan, 2005; Des nouvelles d'Algérie 1974-200, collectif, Métailié, 2005) Magyd Cherfi (Livret de famille, Actes sud, 2004), Fatima Gallaire (Théâtre 1, l'avant-scène théâtre, 2004), Mohamed Garne (Lettre à ce père qui pourrait être vous, Latlès 2005), Smaïl Goumeziane (Fils de novembre: Témoignage pour le cinquantenaire du 1er novembre 1954, Paris-Méditerranée, 2004) Ghania Hammadou (Khalil et le fennec et Bab-errih : la porte du vent, Paris Méditerranée, 2004) Salima Hirèche (Il était une fois, l'Irak, S. Hirèche, 2004), et Habib Tengour (Gravité de l'ange, la différence, 2004). C'était pour eux ainsi l'occasion de rencontrer d'autres personnes, d'autres cultures. Et la littérature, c'est cela aussi: aller vers l'autre par les mots et pour les mots.