Ce vaste travail n'est destiné en réalité qu'à juguler un retard de vingt ans en termes d'infrastructures routières. Jamais le sempiternel problème de la circulation dans la capitale ne s'est posé avec autant d'acuité que cette dernière semaine. Et pour cause, les services de police chargés de mettre en place le dispositif sécuritaire ont buté sur la problématique du transport des délégations des pays participant au Sommet de la Ligue arabe. Des mesures «radicales» ont dû être prises pour assurer un maximum de fluidité de la circulation routière autour et dans la capitale. L'avancement de la date des vacances scolaires, l'interdiction faite aux poids lourds de circuler en milieu urbain entre 6 heures du matin et 8 heures du soir et la «trouvaille» de la «voie réservée» marquée par la fameuse bande verte, sont autant d'indices qui témoignent de la saturation du réseau routier algérois, vraisemblablement incapable de faire face à une situation quelque peu exceptionnelle. En fait, le problème de l'encombrement des voies carrossables à Alger ne date pas d'hier et les tentatives de le solutionner ont vu le jour dans le milieu des années 80 où l'essentiel des périphériques et autres autoroutes reliant la capitale à Blida et Tizi Ouzou ont été réalisés. Plusieurs autres projets «intra muros» étaient programmés, mais n'ont pu voir le jour, du fait de la crise économique consécutive à la baisse du prix du pétrole. Ainsi, le fameux projet du métro d'Alger, celui du tramway et autres viaducs censés donner un plus au réseau routier, ont pratiquement été abandonnés. Entre temps, le parc automobile national n'a cessé de progresser, rendant la situation intenable. A partir de 2000, l'Etat a entrepris de rattraper le retard. Les travaux du métro d'Alger ont repris, une quinzaine de trémies ont été programmées dont une bonne partie est déjà opérationnelle, cela en plus des opérations d'élargissement des voies au niveau des périphériques et le lancement, récemment, des travaux de réalisation de la Rocade sud d'Alger. Au ministère des Travaux publics, chargé de tous ces chantiers, l'on a de cesse de rappeler que ce vaste travail n'est destiné en réalité qu'à juguler un retard de vingt ans en termes d'infrastructures routières dont souffre Alger pour des raisons que tout le monde connaît. Bien que certains de ces projets, une fois réceptionnés, ont pu fluidifier la circulation dans certains points de la capitale, il n'en demeure pas moins que le problème demeure entier dans de nombreux cas, où le citoyen a constaté que les ouvrages réalisés n'ont fait que déplacer les problèmes. A ce constat, les cadres du ministère des Travaux publics insistent sur le caractère global de la démarche des pouvoirs publics, au sens où les trémies et autres ponts n'auront un effet direct sur la circulation à Alger qu'une fois tous les projets seront mis en service. L'on espère de même source que cette démarche intégrée pourra donner de bon résultats à terme. Et pour cause, le métro, drivé par le ministère des Transports et le tramway, conduit par la wilaya d'Alger, auront un impact direct sur la circulation automobile du fait que l'entrée en service de ces deux moyens de transport permettra le désengorgement de la capitale pour ce qui concerne la circulation des bus, actuellement facteur de bouchon, tant au centre-ville que dans la proche banlieue. De plus, une réglementation plus stricte concernant le déplacement des poids lourds sera envisageable, une fois tous les projets en chantier finalisés. Il reste néanmoins l'augmentation exponentielle du parc automobile ces dernières années grâce notamment à la formule d'achat par facilités. Le boom constaté dans le nombre de véhicules légers circulant dans la capitale n'est pas pour arranger les choses. Dans ce chapitre, l'on estime au ministère des Transports qu'il devient nécessaire de revoir les signalisations à Alger aux fins de garantir un minimum de fluidité «intra muros». C'est là une idée qui fait son chemin et l'on pense qu'une telle démarche pourrait participer à réduire un tant soit peu les bouchons. Cela dit, il y a lieu de ne pas se faire trop d'illusions. L'encombrement aux heures de pointe est inévitable. Seulement, les dispositions prises à l'occasion du Sommet de la Ligue arabe prouvent, d'une manière ou d'une autre, qu'il y a encore de la marge, il suffit seulement de faire travailler les méninges.