Monté en un mois, ce spectacle produit par les établissements Arts et Culture a fêté, à sa manière, le Sommet arabe... La salle Ibn Khaldoun a abrité, ce jeudi, un spectacle intitulé : La Mille et deuxième Nuit, conçu et mis en scène par Abdellah El Hakim Lemdani. Une production commandée par les établissements Arts et culture pour coller à l'actualité de la tenue du Sommet arabe. «Je pense que nous manquons d'imagination. Nous avons un capital mnémonique tellement riche que parfois cela ne nous appartient pas. Les Mille et une nuits, c'est féerique, magique et magnifique. Shehrazade avait imaginé à l'époque des tapis volants, un justicier qu'est Ali Baba, Aladin et sa lampe. Tout cela est d'une féerie envoûtante ! Tous les Arabes sont ici représentés par leurs chefs d'Etat. Nous avons voulu montrer que nous pouvons toujours rêver, fantasmer. Nous avons invité Shehrazade à venir ici. Nous l'avons voulue un peu révoltée», avoue M.Lamdani. Aussi, durant 90 minutes, le public aura apprécié un patchwork de musique, chorégraphie, chansons, chorale et déclamations de poèmes en chorégie... Shehrazed, qui ouvre le bal, n'est autre que la danseuse Messaouda Idami. Celle-ci confie: «Shehrazed pour moi, c'est le fil conducteur du spectacle. C'est la femme algérienne. C'est l'Algérie qui reçoit ses invités, tous ces présidents qui sont venus en Algérie et leur souhaite la bienvenue». Coloré, dense et varié, le spectacle réunira sur scène près de 107 artistes entre danseurs du ballet de l'établissement sous la direction de Nouara Idami, les choristes des conservatoires de l'établissement Arts et culture, les chorales Nagham et Safir (14 musiciens) ainsi qu'une classe de théâtre du Conservatoire de l'établissement Arts et culture. Le show s'ouvrira ainsi par la bienvenue à l'assistance ensuite fera un bond à Baghdad en passant par Damas et finissant par l'Algérie. Des tableaux scéniques enrichis par la danse, le chant, les costumes de Selma ou encore, la scénographie de Hatem Khemar fraîchement sorti de l'Ecole des Beaux-Arts. En Algérie, la chorale interprètera notamment Hizia, notre Shehrazed nationale. Un bouquet constitué de 22 pièces instrumentales et poétiques est décliné, mettant en avant un patchwork de poèmes représentatifs de chaque pays arabe. Un travail réalisé par Kouider Bouziane, l'instrumentiste en chef avec la contribution de Azzedine Mihoubi, président de l'Union des écrivains arabes. Nous sommes aussi emmenés en Andalousie, notre héritage historique qui est marqué par le retour au patrimoine andalou avant de revenir en Algérie où il est fait place au hawzi. «Les 22 pièces poétiques correspondent aux 22 pays arabes. Elles servent comme identité commençant par l'Algérie et finissant par l'Algérie», affirme Kouider Bouziane au luth et Rabah Kadem, chef de choeur, de souligner: «Divisé en deux parties, le spectacle puise d'abord dans le répertoire arabe dont les mouachahat ensuite dans le répertoire algérien avec la musique andalouse, hawzie et gnawie». En effet, la Mille et deuxième Nuit se termine par une «djedba» dans une atmosphère mystique rehaussée par les senteurs du bkhour el djaoui. Entamé il y a un mois, ce spectacle a nécessité plusieurs heures de travail puisé à la source de notre patrimoine. Du déjà vu un peu, sans doute dû au manque de moyens, le public algérien méritait d'être surpris davantage...