Spectacle L?Etablissement Arts et Culture a abrité, jeudi, à la salle Ibn Khaldoun, «La mille et une deuxième nuit», un show de 90 minutes. Le spectacle, qui mêlait les tons et les genres, allant de la musique, à la déclamation de poèmes en passant par la chorégraphie, le chant?, a réuni sur scène près de 107 artistes. Il s?agissait d?un véritable patchwork artistique. Les danseurs du ballet de l?Etablissement Arts et Culture ont exécuté des figures dans un style à la fois traditionnel et moderne. Les choristes des conservatoires du même établissement ainsi que la chorale Naghem et Safir ont, tour à tour, interprété des chants de leur voix polyphonique. Viennent s?ajouter, par ailleurs, à ce tableau mosaïque des performances théâtrales. Toutefois, si au plan de la quantité, le spectacle était substantiel, il se trouve qu?au plan de la qualité, il présentait d?énormes lacunes et incohérences. Il y avait d?abord le chant qui n?était pas au point. L?ensemble polyphonique comprenait une surcharge de voix qui, dans un excès à la limite de la saturation, se faisait dans une cacophonie déroutante. Ce charivari de voix était accentué par une musique tumultueuse, désordonnée, voire chaotique. Les partitions jouées débordaient de notes. Il y en avait d?ailleurs plus qu?il n?en fallait. Cela donnait un air serré, opaque, incompréhensible. La musique manquait de conviction et d?harmonie. C?était beaucoup plus une agitation de sons qu?une composition réfléchie de notes. Il y avait ensuite la chorégraphie qui, elle, ne semblait pas proportionnée. Elle manquait d?attitude, d?équilibre, de souplesse, d?esthétique et même d?originalité. Les danseuses et danseurs, dans des allures excentriques et dépourvues de caractère ainsi que dans des attitudes figées et stéréotypées, exécutaient des pas purement immatures dans des mouvements n?exigeant aucun effort physique. Effectivement, aucun effort de recherche ni une volonté de s?exprimer dans une dynamique nouvelle ne se dégageaient de leur prestation. En outre, l?espace qui leur était offert était si exigu qu?il limitait du coup leur mobilité à une prestation minimale, en inscrivant en conséquence leur déplacement. Enfin, quant aux différentes performances théâtrales, elles aussi semblaient ne pas adhérer à cette pulsion qui, pleine d?entrain, de hardiesse et de détermination, privilégie plutôt l?imagination à une simple reproduction de faits gestuels.