Au cours du déroulement du Sommet de la Ligue arabe d'Alger, le plan de circulation mis en place par les pouvoirs publics a permis d'éviter une «paralysie» de cette même circulation. L'on a aussi enregistré une baisse importante des accidents de la route dans et aux abords de la capitale. M.Achour, capitane de la Sûreté d'Alger, qui a eu à superviser le dispositif, parle d'un taux de réussite de 98%. Cet officier de police qui n'omet pas de signaler que le succès de l'opération est le fait de plusieurs milliers d'hommes et de mobilisés pour la circonstance, a retenu que «les citoyens ont fortement apprécié le dispositif, notamment les mesures dans le sens de l'interdiction d'accès à la capitale des camions et autres engins lourds. Cette mesure a permis aux usagers de la route de circuler dans de meilleures conditions». Cependant, notre interlocuteur relève que cette démarche exceptionnelle, tant au niveau des moyens humains mobilisés, que des restrictions de circulation imposées aux camions, ne peut devenir la règle à Alger. Selon M.Achour, «il serait très difficile d'appliquer durablement la mesure d'interdiction de circulation aux poids lourds dans la capitale». La raison qui rend cela impossible, tient du fait, souligne notre interlocuteur, qu'«Alger, qui héberge le plus important port du pays, est de fait, une ville de transit entre le Nord et le Sud.» L'officier retient également que le réseau routier ceinturant la capitale est fait de telle sorte qu'on ne peut éviter une circulation en journée des poids lourds dans les périphériques. Le caractère de première ville commerciale du pays impose un intense mouvement de véhicules commerciaux et on ne peut limiter la circulation des véhicules de marchandises, sans pénaliser le commerce en Algérie. Ainsi, les quelques jours de répit auront certes servi à «visualiser» le gain en fluidité de la circulation dans la capitale, mais ils auront également montré l'impossibilité de pérenniser un tel dispositif. Est-ce à dire que les Algérois sont condamnés à vivre avec le calvaire des bouchons interminables? «Assurément non», tranquillise notre interlocuteur qui affirme que ce problème a sa solution. Mais celle-ci ne peut intervenir qu'avec l'ouverture à la circulation de la nouvelle Rocade sud d'Alger. «Nous pouvons envisager une réglementation stricte à la circulation des poids lourds à Alger, à l'image de ce que nous avons fait durant les quatre jours du Sommet, après la mise en service de la Rocade sud d'Alger qui reliera l'aéroport d'Alger et les villes avoisinantes». En effet, l'apport en termes de voies carrossables sera conséquent et il sera permis d'envisager un tel dispositif. En d'autres termes, il faudra patienter jusqu'en 2007 pour ne plus voir des camions circuler à Alger entre 6 et 20 heures.