Abdelmalek Bouchafaa Un conseil national extraordinaire sera tenu avant le 16 décembre et un meeting populaire aura lieu à Alger le 24 décembre pour commémorer le 1er anniversaire de la mort de Hocine Ait Ahmed. Comme il fallait s'y attendre, «le conseil national du FFS, réuni en session ordinaire depuis avant-hier, a décidé à l'unanimité de participer aux prochaines élections législatives et aux locales», est-il annoncé hier dans une conférence de presse organisée conjointement au siège du parti par les membres de l'instance présidentielle et le premier secrétaire national, Abdelmalek Bouchafaa. Le parti invite ses structures du parti à mobiliser les citoyens, la société civile et tous les acteurs du changement, autour de son initiative de reconstruction du consensus national, pour sortir le pays de la crise. Pourquoi le FFS prend part aux élections, sans avoir de garanties sur la transparence, l'honnête et loyauté du scrutin? «Il s'agit principalement de porter sur l'espace public, le projet de reconstruction du consensus national, seule initiative à même de relever les défis interne et externe auxquels fait face le pays», a indiqué Mohand Amokrane Cherifi, membre de l'instance présidentielle, en paraphrasant le défunt Ait Ahmed qui avait déclaré en 1990: «Le FFS considère que seule la libre participation des citoyens aux élections, garantie par la Constitution pourra faire renaître l'esprit civique et de responsabilité indispensables au développement de notre pays.» «Il est vital pour l'avenir démocratique de notre pays que ses élections se déroulent dans des conditions de crédibilité et d'honnêteté irréprochable, tirer des leçons des irrégularités et anomalies qui ont entaché les précédents scrutins et y remédier honoreraient l'Etat et son administration», a-t-il encore repris les propos de feu Hocine Ait Ahmed, dits dans un contexte différent. «La campagne pour le projet de reconstruction du consensus national se poursuivra au-delà de la campagne électorale, où le FFS compte relancer une série de consultations bilatérales avec les partis et parties, non pas avec une feuille blanche, mais avec des propositions concrètes et espère que la dynamique citoyenne qui en résultera réussira à imposer un dialogue responsable avec toutes les parties concernées», a-t-il également fait savoir. «Le FFS va bien et n'ira pas au congrès extraordinaire. Le sixième congrès du parti sera ordinaire et se tiendra conformément aux échéances déterminées par les statuts», a indiqué Ali Laskri. «L'instance présidentielle peut même fonctionner avec trois membres», est-il ajouté. De son côté Aziz Baloul a chargé Rachid Halet: «Le FFS est un parti démocratique, mais contre l'impunité comme celle qui règne au sein du pouvoir en place. Nous avons transmis le dossier de Rachid Halet, en conflit avec ses pairs depuis près de deux ans, à la commission de discipline souveraine pour des raisons internes au parti, après l'échec de la tentative d'arrangement à l'amiable. Cette commission indépendante l'a invité en vain à venir se défendre à trois reprises. Il a refusé en pensant bénéficier de l'impunité parce qu'il a été élu sur une liste fermée du cinquième congrès. C'est toujours dans le même contexte de pression, soit à l'approche des élections ou du congrès que plusieurs militants et cadres ont quitté le parti.» Il a rappelé que «Halet a déjà quitté le parti en 1996, après la signature du contrat de Sant'Egidio en 1995 par le FFS. On a essayé de le ramener au parti, chose faite, mais malheureusement l'histoire nous a appris par la suite qu' un repenti restera toujours un repenti, tôt ou tard il se retournera contre vous. Ainsi, M.Halet a préféré ignorer la collégialité qui est le but de l'instance présidentielle.» En réponse aux accusations de Rachid Halet, selon lesquelles, le FFS a négocié son soutien à la succession du chef de l'Etat en 2019, il répond: «M. Halet, je pense qu'il a eu des confidences des cercles occultes auxquels il est affilié. Parce que pour savoir qu'on a eu des accords avec le pouvoir, il faut être initié. Il a des contacts quelque part qui lui ont dit ça», a-t-il avancé avant de rappeler que le FFS qui dérange, n'est pas à la première accusation car une rumeur médiatique, selon laquelle «Hocine Ait Ahmed est venu à Boufarik signer un deal avec Bouteflika...» a circulé à la veille des élections législatives de 2012. Pour lui, le dossier de Rachid Halet est clos. Dans le même contexte, il a affirmé que «le dossier du sénateur Tamardaza est entre les mains de la commission de discipline. Ce dernier, qui a accompagné Abdelkader Bensalah chez François Hollande, président de l'Internationale socialiste, risque de connaître le même sort que Halet, est-il indiqué. Certains actuels députés qui ont fauté risquent de ne pas être reconduits sur les listes de candidatures, est-il relevé. Les listes de candidatures seront établies au niveau des fédérations, mais le dernier mot revient à la commission nationale des candidatures installée par le présidium. «Le staff de l'actuel secrétariat national composé de 36 membres, sera revu car le FFS compte mettre en place un secrétariat national homogène et solide capable d'affronter les échéances électorales à venir», dira Aziz Baloul. «Un conseil national extraordinaire sera tenu avant le 16 décembre en vue de la restructuration du secrétariat national», a révélé Ali Laskri, et d'ajouter qu'un meeting populaire sera également organisé à Alger le 24 décembre dans le cadre de la commémoration du 1er anniversaire de la mort de Hocine Ait Ahmed. Les membres de l'instance présidentielle du FFS et son premier secrétaire ont tour à tour dénoncé ce qu'ils appellent la «campagne médiatique haineuse ciblant le FFS pendant toute une semaine». Ils ont aussi dénoncé la répression et les intimidations qui s'abattent sur les militants de la fédération FFS de Ghardaïa.