Le pétrole réagit à la réunion de Vienne Après que les «13» et leurs 11 alliés non- membres du cartel ont décidé de réduire leur production de plus de 1,7 million de barils par jour, les cours de l'or noir se sont envolés vers de nouveaux sommets. L'accord historique scellé à Alger le 28 septembre 2016 en marge du 15ème Forum international de l'énergie s'est avéré être, une solide rampe de lancement pour le baril. Après que les «13» et leurs 11 alliés non membres du cartel ont décidé, le 10 décembre à Vienne, de réduire leur production de plus de 1,7 million de barils par jour, les cours de l'or noir se sont envolés. Hier vers 11h00, heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février s'échangeait à 56,54 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, enregistrant une hausse de 2,21 dollars par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour le contrat de janvier prenait 2,25 dollars pour se négocier à 53,75 dollars. Dimanche, sur les marchés asiatiques, aux environs de minuit à Alger, les cours de l'or noir se sont hissés à leur plus haut niveau en 18 mois. Le baril de Brent était coté à 57,89 dollars et celui de WTI 54,51 dollars. Ce n'est certes pas le Vésuve. Il faut reconnaître cependant que les premières laves «crachées» par le marché ressemblent à celle d'un volcan en éruption après un long sommeil qui a duré 30 mois. Les retombées attendues suite à l'accord conclu dans la capitale autrichienne il y a à peine 72 heures, entre les pays producteurs (Opep et hors Opep) semblent vouloir dépasser toutes les espérances. «Notre objectif était d'arriver à un baril à 50-55 dollars, je crois qu'il sera atteint, peut-être un peu plus. Le premier semestre sera assez difficile, vers le deuxième semestre on sentira nettement l'apport en matière de prix» avait répondu le ministre algérien de l'Energie Nourredine Bouterfa, interrogé sur l'impact espéré du nouvel accord sur les cours. La cible est en effet largement atteinte en ce premier jour de cotation des cours de l'or noir. Reste à savoir si la trajectoire et la dynamique qui ont été impulsées au prix du Brent seront maintenues? En principe il n'y a aucune raison pour que le baril fasse machine arrière. Le terrain a été déblayé, déminé par une diplomatie algérienne qui a réalisé des prouesses. Elle a réussi le tour de force de rallier, à sa position, une Arabie saoudite qui était sourde et revêche à toute idée de réduction de la production, à ranger au placard le différend qui l'opposait à l'Iran, à convaincre la Russie et d'autres pays non membres de l'organisation des pays exportateurs de pétrole à contribuer à travers la baisse de l'offre à rééquilibrer le marché pour faire rebondir les prix. Une Union sacrée longue à construire. L'Algérie en est incontestablement l'architecte. «Avec l'organisation de la réunion extraordinaire de l'Opep à Alger, il y a eu tout un mouvement de la diplomatie algérienne, du Premier ministre et du ministre des Affaires étrangères et les déplacements que j'ai eus à mener pour construire cet accord», a rappelé Nourredine Bouterfa. Son bien-fondé est reconnu. «C'est un accord historique», a affirmé le ministre qatari de l'Energie, Mohamed Saleh Al-Sada, président de l'Opep jusqu'à la fin de l'année. Son homologue russe, Alexander Novak, est convaincu qu'il contribuera à «stabiliser le marché pétrolier, à en réduire la volatilité et à attirer de nouveaux investissements». Qu'en pense le chef de file de l'Opep? «Il va cimenter notre coopération à long terme», a souligné le ministre saoudien de l'Energie, Khaled Al-Faleh. Les experts ne doutent plus de la matérialisation de ce «bloc». Il semble que les producteurs membres et non-membres de l'Opep sont prêts à travailler ensemble pour empêcher les prix du pétrole de tomber sous un certain niveau», a reconnu Naeem Aslam, analyste chez Think Markets. La route est toute tracée pour que le baril franchisse la barre des 60 dollars.