Le cartel de l'Opep s'est rencontré, hier à Vienne dans sa 17e réunion ministérielle. L'objectif principal de cette rencontre était basé sur l'accord d'Alger de baisser la production du pétrole afin de stabiliser le marché fragilisé par la crise il y a deux ans de cela. Après des semaines de tension, cumul de doutes, l'accord d'Alger a finalement été adopté et sera officiellement mis en œuvre. Quelques heures avant la réunion, l'accord était en vue mais le doute restait quand même présent. Alors que tout le monde s'attendait à un désaccord, le 28 septembre lors de la réunion d'Alger, les membres sont sortis avec la surprise, l'accord historique d'Alger qui prévoit de limiter la production entre 32,5 et 33 millions de barils par jour. Dès lors, la réunion formelle d'hier à Vienne partait sur cette base, des doutes malgré les déclarations optimistes des ministres sur la possibilité de mettre en œuvre cet accord, des rumeurs prétendaient la mise en réflexion d'un accord qui prévoit de baisser encore le double que ce qu'a été prévu à Alger, il y a deux mois de cela. Le ministre saoudien de l'Energie, Khalid al-Falih, à son arrivée à Vienne, s'est montré totalement optimiste sur les chances de parvenir à un accord de limitation de la production. «Nous ne savons pas (si un accord va être conclu). Nous le découvrirons pendant la réunion. Je pense que l'humeur est généralement optimiste et positive», a précisé le ministre saoudien. Néanmoins, depuis des semaines, l'accord d'Alger sautait de déclarations optimistes à pessimistes, l'Arabie Saoudite s'est laissé entendre qu'elle ne consentirait à réduire sa production seulement si l'Iran et l'Irak faisaient aussi un effort. «Nous avons dit de façon répétée au cours des derniers mois que tout accord sur le fait de contraindre la production devait être réparti de façon équitable, juste et transparente. (...) Et cela doit impliquer l'Opep et les pays non-membres de l'Opep», a insisté le ministre saoudien. Cette entente n'est pas le fruit du hasard. A l'origine bouleversé par les relations politiques sous tension de certains pays membres du cartel, l'adoption d'un accord pour sauver le marché était quasi impossible. Suite aux efforts consentis par l'Algérie pour rendre cet accord réel, l'Opep a finalement réussi. Rien qu'à avoir les activités intenses du ministre de l'Energie, Nouredine Bouterfa, à quelques jours de la tenue de cette réunion. Le ministre a eu de vifs entretiens avec les différents ministres des pays membres du cartel. Il s'est déplacé en Russie, Iran, Qatar, et a même reçu le ministre saoudien. Des efforts colossaux déjà précédés par l'organisation en septembre dernier de la réunion informelle de l'Opep transformée en extraordinaire. Ce dur labeur a été reconnu en marge de l'ouverture des travaux de cette réunion. Le président de l'Opep, Mohamed Salah al Sada a tenu à remercier le ministre Nouredine Bouterfa pour son énorme contribution à obtenir l'accord d'Alger. Les cours du pétrole rebondissaient mercredi en Asie, sous l'effet d'achats à bon compte après avoir nettement reculé face aux doutes croissants quant à la capacité de l'Opep à concrétiser une baisse de la production. Vers 2h30 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en janvier, prenait 29 cents à 45,52 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, également pour janvier, s'appréciait de 17 cents, à 46,55 dollars. Mardi à la clôture, le WTI a perdu 1,85 dollar à 45,23 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le Brent a cédé 1,86 cent à 46,38 dollars sur le contrat pour livraison en janvier à l'Intercontinental Exchange (ICE).