Les élèves profiteront des bienfaits du transport scolaire Pour la ministre nouria Benghebrit, l'éducation est un secteur à prendre sérieusement en compte tout en cernant ses problèmes avant de lui prescrire le traitement de choc. Mieux vaut tard que jamais. La wilaya d'Oran vient de décider la prise en charge des élèves scolarisés dans les établissements moyens et secondaires des communes rurales souffrant des problèmes du transport scolaire. Cette mesure, qui vient à point nommé, repose essentiellement sur un montant de 7 milliards de centimes accordé aux communes rurales abritant les enfants concernés se fiant à leurs jambes pour rallier les bancs des classes. Elle a été décidée suite à un rapport détaillé élaboré par la commission de l'éducation près l'APW d'Oran. Celui-ci fait état de la scolarité de plusieurs centaines d'élèves dans des conditions lamentables. La situation de l'école d'Oran n'est pas du tout reluisante, voire plus: elle est entièrement ridiculisée à telle enseigne qu'elle s'est transformée en un établissement sans âme malgré toutes les tentatives de «replâtrage» et de «colmatage» opérées dans un secteur nécessitant une refonte totale. C'est du moins ce que laisse croire l'ensemble des mesures prises par le département de Benghebrit, visant la renaissance d'un tel secteur en lui donnant un statut qui lui sied malgré la résistance manifestée par des «petits récalcitrants» s'opposant vainement à l'ouverture de l'école algérienne sur le progrès. Pour la ministre, l'éducation est un secteur à prendre sérieusement en compte tout en cernant ses problèmes avant de lui prescrire le traitement de choc. La Dame de fer n'ignore donc pas une telle évidence, d'où d'ailleurs la pléiade des mesures prises entrant dans le cadre de la réforme du secteur resté à la traîne pendant de longues années. A vrai dire, le département de l'éducation n'a pas agi ni réagi en solo ni encore moins selon les humeurs de ses conseillers et cadres. Les décisions arrêtées et d'autres à prendre dans le futur sont édictées par la situation du fait accompli dans laquelle s'est retrouvée l'éducation. La commission de l'éducation près l'APW d'Oran a, à plus d'un titre, été l'instigatrice en établissant des rapports accablants soulignant tous les maux rongeant le secteur, à commencer par l'absence du transport scolaire jusqu'à celle des cantines scolaires pendant que d'autres ne répondent plus aux normes exigées par l'enseignement. La commission de wilaya a osé briser le mur du silence en relevant plusieurs cas de dépassements graves impunément perpétrés aux dépens de l'école et sacrifiés sur l'autel des écoliers des communes rurales, notamment dans les localités de Misserghine, douar El Kehaïlia dans les localités de Tafraoui, Aïn El Karma, El Ançor, etc. Dans son dernier rapport, la commission révèle que 200 établissements des cycles primaire et moyen ne disposent pas de cantines scolaires. Ce rapport a été rédigé dans le sillage des sorties spécifiques qui ont été effectuées sur le terrain par les membres de ladite commission en se rendant dans les écoles frappées par la disette et la pénurie. «La finalité recherchée à travers cette enquête, est de tirer au clair et avec exactitude la situation qui prévaut dans les écoles de la deuxième capitale du pays», a expliqué un membre de ladite commission. L'alerte est donc donnée. Mais ce n'est pas tout. L'hygiène constitue la plus grande lacune relevée dans plusieurs cantines scolaires, à commencer par des cas de pollution des citernes d'eau alimentant plusieurs écoles de la commune d'Aïn El Türck. «Le risque de contamination est majeur», a mis en garde la même source. Des cas palpables de ces manquements ont été constatés dans les écoles Hamou Boutlélis, Megueni Habib et Missoum Ferhaya. En plus du constat établi de visu, des membres de ladite commission qui ont assouvi leur curiosité en s'entretenant avec des élèves des écoles visitées autour de la qualité du repas servi. Les réponses de ces écoliers sont telles que dans le rapport, désespérantes, voire... choquantes, plus d'un élève, rapporte le document, «s'abstient quant à consommer les plats proposés par les cantines de leurs écoles». Et d'ajouter que «les élèves en question appréhendent le risque d'intoxications alimentaires».