Un rapport accablant Les réponses de ces écoliers sont telles que rapportées par le rapport de la commission, désespérantes, voire plus...choquantes. La situation de l'école d'Oran n'est pas du tout reluisante, voire plus: elle est entièrement ridiculisée à telle enseigne qu'elle s'est transformée en un établissement sans âme. C'est du moins ce que laisse croire le rapport accablant qui vient d'être élaboré par la commission de l'enseignement et de l'éducation prés l'APW d'Oran. Ce rapport fait état de tous les maux, à commencer par l'absence du transport scolaire jusqu'à celle des cantines scolaires pendant que d'autres ne répondent plus aux normes exigées par l'enseignement. La commission de wilaya a osé briser le mur de silence en relevant plusieurs cas du dépassements graves impunément perpétrés aux dépens de l'école et sacrifiés sur l'autel des écoliers des communes de Misserghine, douar El Kehailia dans la localité de Tafraoui, Aïn El Karma, El Ançor etc. Ledit document relève que 200 établissements des cycles primaire et moyen sont frappés par l'absence totale des cantines scolaires. Ce rapport a été rédigé dans le sillage des sorties effectives qui ont été effectuées sur le terrain par les membres de ladite commission en se rendant dans les écoles frappées par la disette et la pénurie. «La finalité recherchée à travers cette enquête, est de tirer au clair et avec exactitude la situation qui prévaut dans les écoles de la deuxième capitale du pays», a expliqué un membre de ladite commission. L'alerte est donc donnée. Mais ce n'est pas tout. L'hygiène constitue la plus grande lacune relevée dans plusieurs cantines scolaires, à commencer par des cas de pollution des citernes d'eau alimentant plusieurs écoles de la commune d'Aïn El Türck. «Le risque de contamination est majeur», a mis en garde la même source. Des cas palpables de ces manquements ont été constatés dans les écoles Hamou Boutlélis, Megueni Habib et Missoum Ferhaya. En plus du constat établi de visu, des membres de ladite commission ont assouvi leur curiosité en s'entretenant avec des élèves des écoles visitées autour de la qualité du repas servi. Les réponses de ces écoliers sont telles que dans le rapport, désespérantes, voire plus...choquantes. Plus d'un élève, rapporte le document, «s'abstient quant à consommer les plats proposés par des cantines de leurs écoles». Et d'ajouter que «les élèves en question appréhendent le risque d'intoxications alimentaires». A quand la prise de conscience? Dans ce chapitre précis, la commission, qui est allée loin dans son enquête, a eu droit à des explications toutes aussi accablantes lorsque des éclaircissements sur cet état des faits ont été demandés auprès des responsables des établissements scolaires concernés. La responsabilité d'une telle situation est, en se référant au dit rapport, imputable à la municipalité d'Aïn El Türck qui ne trouve pas utile d'équiper les écoles concernées par des outils nécessaires. La commission de l'enseignement et de l'éducation a, dans un autre front qu'elle a ouvert, souligné un fait assaillant qui marque des écoles situées dans les quartiers de Chteibo en particulier l'école de Nedjma I ainsi que d'autres situées dans le quartier populaire de hai Bouamama. «Des écoliers ont, dans plusieurs écoles, droit à des repas froids», déplorent les rédacteurs dudit rapport. Là encore, les explications ne manquent pas. Elles sont avancées en vrac au point où elles laissent croire que les écoles d'Oran constituent le dernier souci des pouvoirs locaux à commencer par les municipalités qui ne jouant pas leur rôle dans l'équipement desdits établissements, en leur fournissant des équipements nécessaires. «Une telle privation desdites écoles est motivée par les lenteurs observées dans leur raccordement au réseau du gaz de ville», relève-t-on du même rapport. Ladite commission n'est toutefois pas restée inerte face à une telle situation en interpellant la wilaya d'Oran en l'informant de l'état des lieux qui caractérise des écoles d'Oran, tout en l'invitant par la même à mettre en place une commission spéciale devant prendre en charge le suivi et le contrôle des cantines scolaires. D'autant plus que ces écoles sont annuellement budgétisées à coups de plusieurs millions de centimes en vue d'ouvrir leurs cantines aux élèves. Ladite commission a eu à relever plusieurs cas avérés de surcharge des classes, allant jusqu'à 40 élèves entassés dans la même salle. L'irréfutable constat a été relevé dans des établissements scolaires situés dans les localités de Boutlélis, Gdyel et oued Tlélat. A tous ces maux, s'ajoutent d'autres problèmes soulevés qui nécessitent un traitement de choc. Il s'agit de l'absence constatée du transport scolaire dans les localités de Boufatis, El Ançor, Boutlélis, Sidi Chahmi, Gdyel, Hassi Bounif et Arzew. L'alerte donnée est donc lancée encore une fois. Loin d'être nihilistes, les membres de la commission, ne critiquant pas pour un simple coup d'humeur, ne comptent plus rester sur la défensive tant la situation qui perdure est à la fois sensible et pressante. Bien au contraire, ils sont plus que déterminés à passer à la vitesse supérieure et dans l'immédiat. Dans le tas, ils ambitionnent de solutionner, ne serait-ce qu'un tant soit peu, une situation qui, selon les membres de ladite commission, «risque de s'inscrire dans la durée tant que des mesures qui s'imposent tardent à venir». Comme première mesure qui a été décidée, la rapporteuse de la commission, Moufida Diab, indique qu'«une «réunion de travail regroupera lundi prochain les membres de la commission avec le directeur de l'éducation de la wilaya d'Oran». Cette rencontre, ajoute-t-elle, se focalisera autour d'un seul ordre du jour: débattre de la situation de l'école».