Le parquet brésilien a porté jeudi de nouvelles accusations de corruption contre l'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010) dans le cadre du scandale Petrobras. Jeudi, les procureurs l'ont accusé d'avoir reçu des pots-de-vin du groupe de BTP Odebrecht, sous forme d'un appartement et d'un terrain sur lequel a été construit l'Institut Lula à Sao Paulo quand il a quitté la présidence. Un juge devra décider si Lula doit être jugé pour ces accusations. Le fondateur du Parti des travailleurs (PT, gauche) est poursuivi dans plusieurs volets de l'enquête «Lavage express» sur les détournements de fonds au sein du géant étatique pétrolier Petrobras, dont une partie ont été reversés sous forme de pots-de-vin à des dizaines de parlementaires de tous bords. Plus d'une centaine d'hommes politiques ont été accusés d'accepter des pots-de-vin de la part d'entreprises du BTP à leur profit personnel ou celui de leur parti en l'échange de contrats surfacturés avec Petrobras. L'ex-président Lula, 71 ans, clame avec force son innocence, dénonçant la partialité de juges qui selon lui veulent l'éliminer sans preuves de l'échiquier politique avant l'élection présidentielle de 2018 à laquelle il envisage de se présenter. Huit autres personnes dont la femme de Lula et l'ancien P-DG d'Odebrecht - Marcelo Odebrecht - ont été accusées jeudi d'avoir reçu 21,3 millions d'euros de pots-de-vin pour huit contrats avec Petrobras. Lula «est accusé de corruption passive et blanchiment d'argent», et son épouse de «blanchiment», a déclaré le parquet dans un communiqué. «Après plus de 20 dépositions de témoins» qui n'ont rien donné, les procureurs «devaient inventer une nouvelle histoire dans leur quête obsessive pour transformer Lula en responsable des détournements de fonds à Petrobras», a réagi José Chrispiniano, porte-parole de l'Institut Lula.