Le président sénégalais Macky Sall a affirmé vendredi soir qu'une intervention militaire en Gambie pour forcer le président sortant Yahya Jammeh à céder le pouvoir ne pouvait être qu'un «ultime» recours. M.Jammeh conteste désormais sa défaite à l'élection présidentielle du 1er décembre face à l'opposant Adama Barrow. M.Sall s'est dit convaincu de la possibilité, par le «dialogue» avec M.Jammeh, de «lui faire entendre raison», en le rassurant sur son sort, notamment face à d'éventuelles poursuites judiciaires. «Le recours à la force ne peut être qu'une étape ultime, lorsque la diplomatie aura complètement échoué», a déclaré M. Sall à la télévision française France 24. «Je ne pense pas qu'il soit raisonnable pour le président Jammeh et pour ses alliés d'engager l'épreuve de force», a-t-il ajouté. «J'ai espoir que le président Jammeh saura entendre raison» pour convenir avec la communauté internationale d'une transition avec son successeur, a indiqué le président sénégalais. Pour parvenir à cet objectif, «la justice doit être exercée mais, au nom de la paix, on doit pouvoir trouver aussi des compromis», a-t-il dit, interrogé sur le risque que la crainte de poursuites n'incite Yahya Jammeh à chercher à rester en place. «S'il faut dialoguer et trouver une porte de sortie pour Jammeh qui le protège, pourquoi pas», a-t-il ajouté. «Je suis pour le dialogue et qu'on lui permettre de partir tranquillement», a poursuivi M.Sall. Une mission mardi à Banjul de quatre chefs d'Etat d'Afrique de l'Ouest a échoué à convaincre M.Jammeh de céder le pouvoir. La Gambie figurait à l'agenda du sommet de la Cédéao hier à Abuja, capitale du Nigeria. En cas d'échec de cette «diplomatie préventive», la Cédéao pourrait prendre «des décisions plus draconiennes», avait déclaré à la veille de cette mission le président de la Commission de l'organisation, Marcel Alain de Souza, à la radio française RFI, qualifiant l'option militaire de «solution envisageable».