Une mission de chefs d'Etat d'Afrique de l'Ouest était attendue hier en Gambie pour convaincre Yahya Jammeh de reconnaître définitivement sa défaite à l'élection présidentielle et céder le pouvoir, afin de sortir son pays d'une période lourde de périls. La communauté internationale a insisté sur les enjeux de cette mission, qualifiée de "dernière chance" par une source diplomatique sénégalaise, après la déclaration télévisée de Yahya Jammeh, vendredi soir, revenant sur la reconnaissance de sa défaite au scrutin du 1er décembre face à l'opposant Adama Barrow et réclamant un nouveau vote. L'ambassadrice américaine à l'ONU, Samantha Power, a affirmé, lundi, qu'il s'agissait d'un "moment très dangereux" pour ce petit pays de moins de deux millions d'habitants, en raison notamment du soutien dont jouit encore le président sortant au sein de l'armée. En cas d'échec de la "diplomatie préventive" que représente la mission de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) d'hier, celle-ci "envisagera des décisions plus draconiennes", a indiqué le président de la commission de l'organisation régionale, Marcel Alain de Souza, à la radio française RFI, sans écarter l'option militaire. Enhardie par les pressions internationales. R. I./Agences