L'initiative en est encore à sa «phase d'approche». Dans le beau cadre verdoyant de l'ex-ITE de Ben Aknoun, à Alger, un séminaire-atelier portant enseignement de la langue anglaise a pris effet dès hier. Il s'y poursuit et aujourd'hui, des experts algériens et américains abordent trois volets essentiels que sont l'enseignement de la langue anglaise, l'utilisation des nouvelles technologies dans l'enseignement et le jumelage entre institutions et établissements scolaires US et algériens. Y sont également conviés des spécialistes jordaniens et indiens pour témoigner de l'expérience fort réussie de l'enseignement de la langue de Shakespeare dans leurs pays respectifs. Organisées par le ministère de l'Education nationale, ces journées-ateliers permettent également des «échanges en plénières» d'informations en la matière, afin de dégager une vision globale du système éducatif national et de son intégration de la langue anglaise (la plus parlée dans le monde). L'initiative, complètement parrainée par les Etats américain et algérien, en est encore à sa «phase d'approche», fruit de longues négociations de près de quatre ans, elle permettra néanmoins de dégager des programmes et des actions de coopération avec la partie américaine. L'on retient à ce titre, la formation des enseignants et leur expertise. Mais aussi celle de tous les professionnels du livre d'anglais. Non sans une préalable évaluation des besoins. Les Algériens, qui veulent «tirer le maximum» de cette coopération entre les deux gouvernements, entendent mettre à profit cette première étape dénommée «phase d'inspection» pour former quelque 21 inspecteurs pour le secondaire, et 54 autres pour le primaire. Ces derniers auront la charge «d'accompagner les enseignants» dans cette tentative de mise à niveau. Mais surtout tous les intervenants dans la production et la confection du livre, un livre pour lequel l'on entrevoit désormais toute une approche nouvelle. Faite sur la base d'objectifs à atteindre et une méthodologie d'enseignement préalablement établie, cette stratégie, voulue par le ministère de l'Education nationale, a lieu donc au moment où tout le système éducatif national connaît une réforme majeure. Réforme qui ne va pas sans l'ouverture aux langues étrangères et leurs corollaires: les Ntic (Nouvelles technologies de l'information et de la communication). Des Ntic dont l'usage dans certains pays arabes a atteint un degré étonnant, notamment en Jordanie où on les applique à l'enseignement de l'anglais avec logiciels à la clé. Les travaux des ateliers englobent également l'institution de recherches qu'est l'université, laquelle est «appelée à voir ce qui se fait en didactique des langues, dont l'anglais». Ne pouvant fonctionner en vase clos, l'on parle du jumelage d'universités américaines et algériennes afin de mieux appréhender l'évolution fort rapide de la manière d'enseigner l'anglais à travers le monde. Et de la sorte, adapter à chaque fois les programmes d'enseignement en Algérie. Participant actif au programme de coopération algéro-américaine, M.Boubekeur Samir, directeur de la formation des études juridiques et de la coopération au ministère de l'Education nationale, est plutôt optimiste et donne son blanc-seing à ce pas franchi dans la coopération: «Cette étape nous permettra de mieux appliquer les réformes. Elle vient suite à un constat. Nous savons ce que nous voulons et comptons profiter au maximum de cette porte qui s'ouvre. Nous sollicitons les Américains en raison de leurs recherches fort probantes en matière d'enseignement de l'anglais!». Le budget de ce programme de coopération n'est pas encore révélé, bien qu'une enveloppe lui ait été allouée. Pour revenir au livre d'anglais et à sa disponibilité, un représentant du ministère a rejeté d'un revers de la main toute pénurie en expliquant que les besoins en livres d'anglais sont couverts à 110 %. L'Office des publications scolaires (OPS) en produisant 48.000/an. Et si pénurie il y a, elle ne peut être que le fait des hommes.