Les cadres centraux du ministère de l'Education, les responsables du secteur au niveau de toutes les wilayas du Centre et les syndicalistes se sont réunis, hier, à l'ex-ITE de Ben Aknoun à Alger. Au centre des débats, le dossier de la formation des formateurs, un des volets les plus importants de la réforme du système éducatif lancée depuis quelques années déjà. Cette réunion, qui a été présidée par le secrétaire général du département de l'Education nationale, Abdelkader Khaldi, se veut un cadre approprié pour engager une véritable mise à niveau des enseignants du primaire et du moyen. Le projet concerne 242 000 enseignants. Mais si on excepte ceux qui s'apprêtent à prendre leur retraite, ou ceux qui ne répondent pas au critère d'âge de moins de 45 ans, il en restera 105 000 qui seront appelés à suivre une formation pour répondre aux exigences de la nouvelle réforme de l'école : un bac plus trois pour enseigner au niveau du primaire, et un bac plus quatre pour enseigner dans le moyen. Les chiffres annoncés, hier, par un responsable du ministère de l'Education sur le niveau des formateurs sont alarmants. Au primaire, 13% seulement des enseignants ont une licence, 20% sont titulaires du baccalauréat et 64% n'ont pas le bac. Au moyen, 14,26% ont une licence, 30% ont le bac, et 54% ont le niveau de 3e AS. M. Khaldi, qui affirme que la formation à distance n'est pas obligatoire, souligne cependant que des mesures incitatives seront prises pour encourager l'adhésion des formateurs au programme. Le secrétaire général du ministère de l'Education évoque, entre autres, le bénéfice d'un reclassement, grâce à l'obtention des diplômes, dans la Fonction publique. La même source indique que la formation des formateurs qui sera prise en charge par l'INFP, l'ex-ITE, pour les enseignants du primaire et l'Ecole normale supérieure pour les enseignants du moyen sera couronnée par des diplômes ayant la valeur de ceux octroyés par nos universités qui sont d'ailleurs appelées à jouer un rôle important dans le programme du ministère de l'Education. M. Khaldi met d'ailleurs l'accent sur l'étroite collaboration qui existe entre les départements de Benbouzid, de l'Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle. “Les cloisons sont tombées”, dira-t-il avant d'ajouter que “les cadres des trois ministères se concertent régulièrement sur les grands dossiers de la réforme du système éducatif”. Selon le projet présenté aux cadres de l'Education du centre du pays, le premier cycle de formation débutera en 2005 avec 2 000 formateurs pour atteindre l'objectif de 63 000 enseignants d'ici 2020. Tous les moyens sont mis en œuvre pour mener à bien ce programme, a déclaré M. Khaldi. Le ministre de l'Education, qui est arrivé en fin de matinée à l'ex-ITE de Ben Aknoun, a souligné lui aussi l'importance de ce projet de formation qui permettra une véritable mise à niveau des enseignants. Cela ne se fera pas, dira-t-il, sans contrepartie. Boubakeur Benbouzid, qui affirme que l'enseignant en tirera certainement bénéfice, reviendra sur les examens du bac et du BEF. Il rappellera encore une fois qu'il n'y aura pas de rachats ni de deuxième session. K. D.