Une équipe d'experts US devra formaliser la méthode idoine d'enseignement de l'anglais et de l'introduction des nouvelles technologies dans les écoles. Les responsables de l'Education nationale se sont orientés vers le pays de l'Oncle Sam pour y puiser savoir, méthodologie et surtout rigueur dans l'enseignement efficient de la langue de Shakespeare comme projeté dans la réforme de l'école. En l'occurrence, la langue anglaise, qui sera dispensée dans nos établissements scolaires, se fera désormais sous l'œil vigilant de formateurs américains, qui devront encadrer le processus d'enseignement de cette langue. Pour ce faire, le ministère a convié, hier, à l'ex-ITE de Ben Aknoun, un groupe d'experts venus des Etats-Unis, mais aussi de la Jordanie et de l'Inde afin de leur exposer l'état des lieux de l'enseignement de l'anglais en Algérie. Trois jours durant, les étrangers écouteront les exposés des représentants de l'éducation nationale à la lumière desquels ils prescriront une conduite à tenir et une démarche à suivre. Ce séminaire-atelier permettra aux américains de s'imprégner de la réalité de l'anglais dans les écoles algériennes mais également des manuels scolaires qui accompagnent son apprentissage. Ils semblent tout de même connaître un bout, puisque Michael Onuchco, un coopérant US, confie en aparté que “beaucoup de choses doivent changer”. Présent en Algérie depuis une année en tant que formateur des enseignants de l'anglais, notre interlocuteur constate que les salles de classe en Algérie sont surchargées. “You have a very large work class” assène-t-il, étonné, aux journalistes, lui qui s'est rendu à Tamanrasset, Béchar, Oran, Jijel et El-Oued. S'il relève que la plupart des écoles sont dotées de bibliothèques, il regrette, néanmoins, le fait que ces espaces demeurent indigents en termes d'ouvrages. “Il n'y a pas beaucoup de livres et le peu qu'il y a, est très ancien…” lance-t-il dans un français approximatif. Un constat partagé par le directeur des affaires juridiques et de la coopération à l'éducation nationale, M. Boubakeur Samir, qui dit vouloir profiter au maximum de l'expertise américaine pour optimiser l'enseignement de l'anglais en Algérie. Il explique que ce programme fait suite aux accords de coopération signés entre les gouvernements des deux pays. Les Etats-Unis s'engagent, ainsi, à financer gratuitement cette réforme au profit de l'Algérie “dans la mesure du possible”. Cela ira de la conception des manuels scolaires de l'anglais aussi bien sur le plan esthétique que celui du contenu, jusqu' à la méthode d'enseignement de l'anglais en passant par la formation des formateurs. Autant dire que nos potaches bénéficieront d'un apprentissage de cette langue “in the american way”. Mieux, le deuxième axe de la coopération que constitue l'introduction des nouvelles technologies dans le système éducatif fera l'objet d'une assistance des experts US qui se seront appelés à concevoir la meilleure formule d'introduction de l'outil informatique dans le système scolaire algérien. Là aussi, M. Onuchco se désole de ce que les élèves en Algérie n'aient pas accès à l'internet bien que plusieurs établissements soient pourvus de micro-ordinateurs. Mais ce n'est là qu'un petit constat général. Les partenaires algériens se relayeront aujourd'hui et demain, à la tribune, pour livrer le détail — par les chiffres —, de la réalité de l'enseignement, de l'anglais particulièrement, dans l'école algérienne pour permettre aux américains d'identifier les carences. Et c'est au terme de la réunion de synthèse de mercredi, que les coopérants américains feront savoir à leurs interlocuteurs jusqu'où ils pourront intervenir techniquement et financièrement. H. M.