Les premières Rencontres du cinéma de Hassi Messaoud ont été officiellement lancées hier dans la capitale pétrolière du Sud algérien. Officiellement organisées par l'association Lumières dirigée par le duo Amar Rabia et Hassan Benzerari, mais officieusement prises en charge par l'équipe du festival d'Oran de Brahim Seddiki. Ces Rencontres cinématographiques sont essentiellement financées par des sociétés pétrolières installées à Hassi Messaoud, à l'image de Sonatrach, GTP, One Global Service ou les hôtels Zaid, voire Euro Japan. C'est la bonne nouvelle de cette information, car l'Etat et précisément le ministère de la Culture n'est pas impliqué dans le financement de cette manifestation culturelle dans le Grand Sud algérien. Mais la mauvaise nouvelle est que ces sociétés privées n'ont pas mis la main à la pâte pour financer le cinéma algérien qui est actuellement en réanimation. Le gel du Fdatic, la restructuration des entreprises cinématographiques et le retrait de l'Etat dans la promotion des films de cinéma vont déteindre sensiblement sur l'avenir du cinéma algérien qui risque d'être absent des festivals y afférents et ce en 2017. L'échec du film «Le Puits» dans la course aux Oscars 2017, est justement la conséquence de l'absence de financement privé dans l'opération de promotion du film à Los Angeles. La Sonatrach qui a déployé sa machine financière pour soutenir la candidature du film «Hors la loi» de Rachid Bouchareb en 2010 était absente pour soutenir Lotfi Bouchouchi en 2016. Ce dernier qui a réussi à sensibiliser quelques opérateurs économiques et qui a été lâché par Haddad pour le soutien du film aux Oscars, a été conduit à perdre la course pour Hollywood. Lotfi Bouchouchi qui se trouve à Hassi Messaoud doit sûrement regretter de ne pas avoir connu les financiers du festival de la ville du pétrole, avant sa campagne américaine. Le transfert des devises reste également un grand souci pour le financement d'une opération de mécénat à l'étranger. Au final, rien ne sauvera le cinéma algérien que la création qui le porte. Après avoir tué le festival de Taghit à cause notamment du manque de financement, un festival renaît de ses cendres à Hassi Messaoud entre les oléoducs et les bases de vie des opérateurs étrangers. La ville qui a été tristement célèbre en raison de ses femmes violentées et qui a conduit même à la production d'un film sur cette affaire: «Vivantes» de Saïd Ould Khelifa (qui n'est pas programmé lors de ces journées), a vu l'arrivée d'une pléiade de stars arabes, fraîchement débarquées du festival de Dubai, pour donner un semblant de vie culturelle dans une ville dominée par les flammes du pétrole. [email protected]