Alors que la course aux Oscars entame son dernier virage, le représentant algérien dans la compétition du meilleur film étranger poursuit sa campagne médiatique en Algérie. Après la sortie en salle en Algérie et sa projection devant les diplomates, le film Le puits de Lotfi Bouchouchi sera projeté sur le territoire américain en Algérie. Faute d'une projection à l'ambassade d'Algérie à Washington et au consulat d'Algérie à Los Angeles ou New York, le film restera à Alger. Au moment où l'ambassadrice américaine à Alger Mme Joan Polaschik a apporté un fervent soutien au film algérien Le Puits de Lotfi Bouchouchi sur twitter et le programme au sein de son ambassade à Alger ce jeudi, notre représentant diplomatique aux Etats-Unis Madjid Bouguerra est resté bien silencieux. Sur le site Web de l'ambassade algérienne aux USA: www.algerianembassy.org, aucune allusion n'est faite au film algérien et à sa participation à la prestigieuse compétition du cinéma à Hollywood. Et pourtant, la culture fait partie aussi des priorités d'une mission diplomatique, puisque sur le site il y a également une référence à «Constantine, capitale de la culture arabe». Bien que l'événement soit terminé depuis longtemps, la mission diplomatique algérienne au pays de l'Oncle Sam n'a pas cru bon soutenir un film qui défend la révolution algérienne et qui a représenté l'Algérie dans plusieurs festivals. Il faut dire qu'une mission diplomatique algérienne ne fait rien sans l'aval du soutien du ministère des Affaires étrangères. Ce même département avait organisé une grande manifestation à Alger pour les artistes canadiens, oubliant au passage qu'un cinéaste algérien a besoin de leur soutien aux Etats-Unis. Il y a quelques années, l'ambassadeur d'Algérie aux Etats-Unis, Abdallah Baali avait bien soutenu le film Hors la loi de Rachid Bouchareb. Ce dernier avait organisé des projections spéciales à New York, Washington et Los Angeles et des dîners pour plusieurs votants aux Oscars. Faut-il penser que Lotfi Bouchouchi n'est pas plus algérien que Rachid Bouchareb? La question mérite une longue réflexion. Pis encore, l'Aarc, qui est le producteur majoritaire du film Le puits, qui devrait consacrer ses derniers sous pour la promotion du film aux Etats-Unis a orienté ce financement, pour présenter le film à Doha au Qatar, alors que le pays n'a aucun lien avec les Oscars. La mauvaise gestion des deniers publics, la peur de la réussite et surtout l'absence de stratégie culturelle, a lamentablement détruit la création cinématographique algérienne et enterré la compétence algérienne. [email protected]