L'électorat oranais ne croit plus au «Père Noël», notamment en ce qui concerne le renouvellement des instances locales et parlementaires. La machine électorale est mise en branle. La wilaya d'Oran, par le biais de la direction de la réglementation et de l'administration générale, vient de lancer un appel à l'encontre des familles relogées ou encore en direction de celles à reloger les invitant à se rapprocher des bureaux de vote des lieux de leur résidence en vue de s'inscrire dans les listes électorales. Tel qu'indiqué par le communiqué du cabinet de wilaya d'Oran, l'administration, en collaboration avec les services communaux, notamment les services des élections, se chargera de rayer les électeurs concernés par le relogement. Pour appuyer un tel appel, l'administration s'est référée à la loi organique 16-10 du 25 août 2016, notamment l'article12, régissant les élections. A Oran, tout comme un peu partout dans le reste du pays, les élections législatives et locales, constituent un enjeu particulier, du moins chez les formations politiques devant prendre part en disputant un réservoir électoral regorgeant de plus d'un million de votants dont un taux dépassant 50% est inscrit dans les listes de la ville d'Oran. C'est justement là ou réside le problème du fait que ce même électorat ne croit plus au «Père Noël» venant conjoncturellement en tant que salvateur «préconisant des traitements de choc pour ne rien récolter une fois que le jeu est fait». Une telle «sentence» est souvent infligée lors du renouvellement de l'institution parlementaire et les instances locales. Si la saison des grands froids sert de plongeoir pour les partis se lançant dans les préparatifs devant affronter la bataille électorale, le spectre de l'abstention rôde en grande vitesse, notamment chez les populations résidant dans les quartiers frappés par tous les maux sociaux ainsi que chez les jeunes ne voyant que «la harga» comme solution salutaire. «On ne croit plus au vote», dira Mohamed, un jeune indolent habitant dans le vieux quartier de Cavaignac. Un autre jeune du quartier populaire de la Bastille lui emboîte le pas en affirmant que «les élections locales et législatives ne servent que les préposés postulant aux postes de responsabilité tout en oubliant les populations les ayant propulsés dans les arcanes du pouvoir local». D'autres non moins véhéments n'hésitent pas à verser dans le comptage des bourdes orchestrées, délibérément ou involontairement, par les élus locaux exerçant leurs fonctions en tant que maires ou encore en tant qu'élus et délégués de secteurs. «L'élection locale est un gâchis», dira Salah habitant de Sidi El Houari énumérant les dizaines de dépassements perpétrés par des élus «dévoués» dans les coups bas qu'ils «orchestrent lors de leurs mandatures». Pour plus d'un, l'élection locale est synonyme d'un vote «de détournement des voix des électeurs à des fins de corruption collective des consciences». Les dépassements lambda enregistrés lors du mandat 2012-2017 servent d'arguments validant la «démission» à l'avance des électeurs lors des élections pour le mandat 2017-2022. Aucun discours ne peut convaincre cette fois, du moins pas ceux croyant au changement notamment au niveau des mentalités et comportements régissant la gestion des affaires de la cité. Sinon, diront plus d'un, comment interpréter le fait que la corruption soit devenue un sport routinier dans la wilaya d'Oran. Dans le tas, plusieurs élus locaux sont cités dans des sales et sordides affaires, toutes liées aux malversations. Ces mis en cause ne sont autres que des élus locaux du peuple, des maires et autres élus issus des dernières municipales. Au moins 50% des 26 communes composant la wilaya d'Oran sont touchées par le phénomène lié à la corruption. Dans cette liste, 13 présidents des Assemblées populaires communales sont poursuivis en justice pour divers chefs d'accusation liés à la corruption comme la passation de marchés en violation des dispositions du Code des marchés, dilapidation et détournement de deniers publics, trafic d'influence, faux et usage de faux, malversations et mauvaise gestion etc. Le mandat actuel sera clôturé par un goût particulier marqué par plusieurs représentants locaux qui ont été auditionnés, d'autres ont été jugés et condamnés pendant que plusieurs autres ont été administrativement suspendus de leurs fonctions en attendant que la justice tranche dans leurs cas respectifs. «Tous les chemins mènent à la corruption!» Cette maxime trouve un terrain d'application dans la wilaya infestée par tous les maux. Les Algériens seront en tout cas appelés à voter un certain week-end du printemps algérien pour renouveler l'instance parlementaire et durant l'hiver 2017 pour le renouvellement des instances locales, les 1 541 Assemblées populaires communales et 48 Assemblées populaires de wilayas. Quel sera donc le discours à tenir pour persuader? Aucun des partis se préparant activement ne semble détenir la clé miraculeuse pouvant «taper» fort et profondément sur le «subconscient» des électeurs ayant jugé utile ne plus en parler, voire évoquer même à demi-mot des élus locaux.