Le rendez-vous est pris pour le 7 janvier Les fans et amoureux du grand chanteur Lounès Kheloui ne peuvent pas attendre une année pour rendre hommage à leur idole. Kheloui était tellement aimé par ses fans qu'un hommage lui sera rendu moins de trois mois après son décès. Le rendez-vous est pris pour le 7 janvier prochain à la salle du parc Tamaghra de la Nouvelle-Ville de Tizi Ouzou. L'information a été révélée par le poète et animateur Slimane Belharet, qui était un ami très proche du regretté Lounès Kheloui et qui a été particulièrement affligé par le décès de l'un des maîtres du chaâbi kabyle. Selon Slimane Belharet, plus de 70 chanteurs algériens d'expression kabyle, arabe et chaouie sont conviés à ce rendez-vous culturel et artistique dont Abdelkader Chaou. Slimane Belharet nous a confié par ailleurs qu'à la même occasion, deux autres hommes de culture de la wilaya de Tizi Ouzou seront honorés à titre posthume. Il s'agit du comédien Mohand Ou Idir Bouaraba dit Dda Belaid et du chanteur et animateur à la radio kabyle Habib Mouloud. A cette occasion, les familles des trois artistes, qui ne sont plus de ce monde, seront présents et recevront des cadeaux de la part des organisateurs que sont la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou et la boîte de communication M-images. Selon Slimane Belharet, plusieurs hommes de culture et des journalistes locaux et d'autres wilayas ont été également invités à prendre part à cet hommage grandiose. Cette journée culturelle débutera à quatorze heures avec une table ronde où les proches et amis de Lounès Kheloui apporteront leurs témoignages sur le parcours artistique et la vie de l'irremplaçable Lounès Kheloui. Notre interlocuteur annonce que le programme se poursuivra jusqu'en soirée (minuit) avec un gala artistique où se produira la soixantaine d'artistes conviés à cet événement. Décédé le 3 novembre dernier, Lounès Kheloui a laissé un vide incommensurable sur la scène artistique kabyle parce qu'il était un artiste exceptionnel. D'abord, par son style de musique propre à lui où il a réussi à marier deux styles: le folklore kabyle et le chaâbi algérois. Grâce à sa voix rauque, il a su également apposer son propre cachet au genre de chant qui est le sien. Il en est de même des textes et poèmes chantés tout au long de plus quatre décennies par le fils d'Ihesenawen. Lounès Kheloui, qui s'est beaucoup inspiré de son propre vécu d'enfant issu d'une famille kabyle pauvre matériellement, mais digne et généreuse, a réussi à parer ses compositions musicales de thèmes qui touchent la majorité de ses fans. En effet, en écoutant les chansons de Lounès Kheloui, on a souvent l'impression qu'il chante sur nos propres expériences de vie. Etre désemparé devant les aléas interminables et ingérables de la vie, être plaqué par sa bien-aimée, ne pas avoir goûté à l'affection paternelle ou maternelle, etc., sont autant de thèmes que Lounès Kheloui savait décrire avec un talent certain et avec beaucoup d'émotion dans le choix des mots. Même si son oeuvre poétique est dominée par les thèmes pessimistes, Lounès Kheloui a toutefois composé quelques textes de fête comme son célèbre tube sur la Jeunesse sportive de Kabylie (JSK), quand ce club était encore au summum de sa gloire. Une chanson que les téléspectateurs découvraient notamment à la fin des matchs du club du Djurdjura. Ce qui fait aussi exception chez Lounès Kheloui, c'est sa simplicité. Il était l'un des rares chanteurs de sa trempe qu'on croisait dans les quartiers les plus populaires de Tizi Ouzou. Il ne se considérait jamais supérieur aux autres. Même quand un journaliste l'abordait pour une interview, Lounès Kheloui avait du mal à reconnaitre qu'il était un artiste exceptionnel tant sa personnalité était pétrie des valeurs de modestie et d'humilité, héritées de ses aïeux dans son village kabyle, le même que celui d'un géant, Cheikh El Hasnaoui.