Le technicien belge prévoit des surprises dans l'équipe algérienne qui disputera la CAN A dix jours du départ des Verts vers Libreville pour participer à la CAN 2017, le sélectionneur de l'EN, Georges Leekens, s'est adressé hier aux médias pour aborder les différents sujets qui concernent son équipe, en particulier ses choix et ses objectifs au Gabon. Avant de laisser place aux questions des journalistes, le technicien belge a fait le tour de tous les sujets d'actualité autour de son groupe, notamment la liste des 23 qui prendront part à cette aventure africaine, en passant par la composante de son staff technique pour enfin afficher ses objectifs et ses ambitions qu'il défendra lui et ses capés au Gabon. En bon interlocuteur qui maîtrise la communication, Leekens n'a laissé aucun sujet de côté afin d'aplanir toutes les polémiques et incertitudes qui pourraient affecter les Verts. Pour ce qui est du sujet «brûlant» du choix définitif des «23 guerriers algériens» qui iront au Gabon, Leekens fera le tour complet avant de se donner au jeu des questions qu'il décortique avec délicatesse: «On ne va pas se mentir, après le match face au Nigeria, on s'est rendu compte qu'il y a beaucoup de travail à faire. Donc, j'ai décidé de suivre tous les joueurs potentiellement sélectionnables. J'ai décidé d'annoncer d'abord une liste élargie puis celle des 23 il y a deux jours pour bien gérer et organiser ce stage et aussi ne pas laisser le doute s'installer chez les joueurs. Ce n'était pas évident de trancher pour certains, car parfois il y a le problème du rythme et du temps de jeu, alors que d'autres sont blessés ou reviennent à peine de blessures. Pour moi tout le monde est potentiellement titulaire. On a commencé par le stage des gardiens puis celui des joueurs locaux avec qui, on a bien travaillé. J'ai eu beaucoup de plaisir à les voir motivés. Ils ont faim et ils veulent tellement bien faire. J'ai montré mon intérêt pour eux en suivant les matchs du championnat. Ils sont jeunes et ils ont de l'ambition pour atteindre le haut niveau en Europe. Il y a de la qualité, certes, mais il faudrait travailler davantage. Maintenant à la CAN, c'est à eux d'arracher leurs places et on verra leur adaptation et progression durant le stage. Ils doivent se montrer et peut-être qu'il y aurait certains qui peuvent jouer», affirme-t-il. «Feghouli et Medjani payent pour leur manque de rythme» Pour ce qui est de Medjani et Feghouli, Leekens a été très clair: «Je dois des explications à ceux deux cadres de cette sélection de par leurs expérience et vécu avec le groupe. Ces deux joueurs manquent de rythme avec leurs clubs et c'est par rapport à ma vision qu'ils ne sont pas là. Mais ça ne veut pas dire qu'ils sont écartés définitivement. Ce sont deux joueurs de talent, ça fait mal au coeur de les écarter, mais il fallait faire des choix. Si Feghouli ne joue pas, je vais voir son entraîneur à West Ham (Slaven Bilic, ndlr) que je connais pour trouver une solution. Medjani est un joueur polyvalent, je l'ai appelé en premier, il est disponible pour nous en cas de défection. Quant aux autres, j'ai fait mes choix et je les assume. Pour Belfodil, j'ai senti qu'il n'était pas prêt mentalement pour la CAN. On ne pousse pas un joueur à venir de force en sélection. Quant à Saâdi, il a une baisse de forme avec son club et je préfère l'avoir après la CAN. Pour ce qui est de la situation de M'Bolhi, j'ai parlé avec lui et on doit trouver une solution après la CAN pour un long terme. J'ai des amis en Turquie et je vais l'aider. Moi je cherche un équilibre et de la sécurité en défense. On a envie de bien faire et on a envie de se montrer cette année 2017. On doit donc tout faire ensemble pour un bon parcours», confie-t-il. «Mon système dépendra de la forme des joueurs» Interrogé sur la composante de son groupe, l'entraîneur belge dira que «dans certains postes, il y a une rude concurrence alors que d'autres sont complémentaires. C'est aux joueurs de se montrer pour gagner leurs places. je veux que le groupe soit prêt mentalement pour cette aventure africaine. J'espère que ça va marcher et que tout le pays sera derrière son équipe. Les joueurs sont sous pression avec leurs clubs, mais ils viennent quand même très motivés. Pour le problème défensif, j'ai observé et je peux dire que tout le monde est concerné. On va trouver la bonne formule d'abord pour bien gérer nos matchs et ne pas laisser la porte ouverte derrière. Face au Nigeria, on a commis des erreurs et on les a payées. On va jouer vers l'avant tout en restant prudent en défense. Il ne faudrait pas encaisser et mon système je le ferais selon la forme des joueurs et du groupe». Concernant justement la forme des Verts, l'ancien coach de la Tunisie dresse déjà un tableau pour le travail qu'il compte faire durant ce stage ainsi que lors deux matchs amicaux en expliquant: «Certains joueurs ont déjà commencé leur programme avant de venir. J'ai décidé de partir plus tard pour éviter les problèmes. On va y aller progressivement et match par match. C'est un programme à la carte pour certains pour éviter la surcharge. Pour ce qui est des matchs contre la Mauritanie, on fera tester les joueurs pour voir leur forme, puis lors du second test, on saura si l'équipe est prête pour le premier match de la CAN. Il y aura des surprises et pour moi, tout le monde est titulaire. J'espère ne pas avoir des blessés lors de ces joutes et à l'entraînement.» «Bougherra sera très utile sur le plan mental» Interrogé sur l'arrivée de l'ex-capitaine des Verts, Madjid Bougherra, dans le staff technique, Leekens répondra avec un large sourire: «Je suis très content de l'avoir avec nous. Le président de la FAF a fait le bon choix. Il est là pour aider et mon adjoint De Wilde va compléter le staff. Chacun aura son rôle à jouer et c'est mieux pour un travail judicieux. Bougherra va certainement donner le plus de par son expérience et sa forte personnalité. Il va aussi apprendre le métier et aider les joueurs sur le plan mental». Quant aux adversaires des Verts lors de cette aventure, à savoir le Zimbabwe, la Tunisie et enfin le Sénégal, l'ex-coach des Diables Rouges dira que «le premier match sera très difficile et surtout important. Contre la Tunisie, c'est toujours spécial, pas pour moi, mais pour les deux pays. Je connais bien cette sélection pour l'avoir coachée. Il faudrait se méfier du Zimbabwe. Je n'ai pas peur mais je reste prudent. Quant au Sénégal, c'est une très bonne équipe technique et très rapide. Moi j'aime le beau football, mais on joue aussi pour gagner. On doit donc contrôler nos matchs et chercher un bon équilibre du système. Ne rien lâcher sur le terrain et obliger nos adversaires à nous respecter. Enfin, il ne faudrait surtout pas refaire les erreurs du passé». «Il y a quatre ou cinq joueurs qui peuvent avoir le capitanat» Pour ce qui est du capitaine, en l'absence de Medjani et Feghouli, Leekens confiera: «On verra durant le stage. Je veux que chaque joueur important soit un responsable dans son compartiment. Il y a quatre ou cinq joueurs qui peuvent avoir le capitanat. On n'a pas encore décidé, on le fera à la fin de la semaine.» Enfin, pour ce qui est des objectifs des Verts à la CAN, Leekens dira clairement: «On va tout faire pour la réussir. On veut aller le plus loin possible, sans mettre la pression. Le président de la FAF a raison de dire aux joueurs qu'on veut la gagner, afin d'engager tout le monde et faire en sorte d'y croire. C'est difficile de gagner un trophée en Afrique, mais je compte sur la volonté des joueurs et un travail dur avec tous pour réaliser un super parcours», a-t-il conclu.