Le chef de l'Etat a eu, hier un entretien téléphonique avec le souverain marocain pour lui annoncer l'initiative algérienne. Sommes-nous en train de récolter les fruits du dégel des relations entre Alger et Rabat? Sans aucun doute, après la décision du chef de l'Etat de lever le visa d'entrée en Algérie pour les citoyens marocains. Tenue de «source officielle», la décision de M.Bouteflika ouvre une ère qualitative dans les relations entre les deux pays. La mesure prise, hier, par l'Algérie s'inscrit comme un acte de souveraineté nationale et de bonne volonté, en réponse à la mesure similaire annoncée par Sa Majesté le roi Mohammed VI, le 30 juillet 2004, a-t-on ajouté de même source. Il convient de rappeler que la mesure d'établissement de ce visa avait été prise par les autorités algériennes en réaction aux dispositions prises par le Royaume du Maroc à l'endroit des citoyens algériens, après l'attentat de Marrakech dont la responsabilité avait été attribuée à des ressortissants algériens, à tort, comme il a été postérieurement prouvé. Une telle mesure participe des efforts déployés par les deux pays en vue d'assainir le climat dans lequel devront se développer les relations bilatérales fondées sur la confiance réciproque et la compréhension entre les peuples algérien et marocain unis par un traité de fraternité, de bon voisinage et de coopération, poursuit-on de même source. Une mesure, qui, rappelons-le, intervient quelques jours seulement après la rencontre au sommet Bouteflika-Mohammed VI. Une rencontre qui a fait l'objet de commentaires et autres spéculations de la part de la presse algérienne et marocaine. La décision du chef de l'Etat pourrait être interprétée comme un signe de la volonté d'Alger d'aller de l'avant dans le processus de normalisation avec le royaume chérifien. D'autant plus que les deux pays sont repartis du bon pied dans la relance de la coopération économique, sur cale depuis des années en raison de blocages d'ordre politique, notamment l'entêtement du Maroc à faire à chaque fois du conflit du Sahara occidental, la condition sine qua non à toute reprise du dialogue entre les deux capitales. Cependant, à la faveur des visites croisées entre Alger et Rabat, les autorités marocaines se seraient remises à l'évidence que la question du Sahara occidental est du ressort exclusif de l'organisation des Nations unies et que son règlement ne peut se faire que dans le cadre des résolutions de l'ONU. Aussitôt la décision prise, le chef de l'Etat a eu, hier, un entretien téléphonique avec le souverain marocain pour lui annoncer l'initiative algérienne et lui redire combien la contribution personnelle de Sa Majesté a été effective au succès du 17e Sommet des Etats de la Ligue arabe et combien le peuple algérien s'est réjoui de son séjour à Alger, conclut la même source. Avec la décision du président de la République d'appliquer le, principe de réciprocité en faveur des citoyens marocains, c'est désormais une nouvelle page qui est ouverte entre les deux pays, pivot de l'édification maghrébine.