Alors que les partis de la mouvance islamiste tentent une nouvelle fois de s'unir malgré l'échec des expériences par le passé, les démocrates se recroquevillent sur eux-mêmes en évitant tout contact avec les autres. Ils sont en rangs dispersés. Les partis démocrates font, chacun d'entre eux, cavalier seul. En prévision des prochaines échéances électorales, les tentatives d'union font défaut chez eux. Alors que les partis de la mouvance islamiste tentent une nouvelle fois de s'unir malgré l'échec des expériences du passé, les démocrates restent en panne de projet. L'idée ne leur traverse même pas l'esprit. L'époque des alliances des démocrates à l'exemple du Mouvement pour la République MPR et les états généraux de 1990 est, paraît-il, révolue. Déchirés par les divergences et minés par des calculs restreints de leadership, les démocrates se recroquevillent pour se préparer en catimini au double rendez-vous électoral loin de toute concertation. Les observateurs de la scène politique estiment que la coalition au sein de cette tendance est devenue presque une illusion pour ne pas dire impossible. C'est le cas des deux frères ennemis, le FFS et le RCD. Même s'ils s'opposent tous les deux au pouvoir et mènent le même combat pour la démocratie et les libertés, le Front des forces socialistes et le Rassemblement pour la culture et la démocratie ne peuvent jamais se mettre autour d'une même table. Les deux fronts qui se disputent l'électorat en Kabylie pour imposer leur leadership sont fâchés à jamais. Ces derniers préfèrent s'allier avec d'autres partis, même proches du pouvoir, que de faire la paix entre eux pour mener un combat commun. Les expériences par le passé ont démontré que souvent le FFS ou le RCD contractent des alliances avec d'autres partis dans le but d'affaiblir leur adversaire. Pis encore, les deux partis évitent même de se croiser dans les joutes électorales. D'ailleurs, c'est la première fois qu'ils annoncent leur participation aux prochaines législatives. Ce qui est un élément important qui marque cette échéance. Les observateurs de la scène politique voient en cette nouvelle donne un début de rapprochement entre les deux partis. La disparition du chef historique du FFS, Hocine Ait Ahmed, et le départ de l'ancien président du RCD, Saïd Sadi, deux hommes entre lesquels le courant ne passait plus peut également changer la donne. Le politologue Abdelali Rezagui soutient qu'avec le départ des deux leaders, le problème de zaïmisme n'existe plus au sein de ces deux partis. Selon lui, cette nouvelle donne augmente leurs chances d'union. Même si pour le moment, l'idée paraît inimaginable pour les deux partis, mais l'avenir peut en décider autrement. Chez la coalition, les partis ne font pas mieux. Le FLN, le RND n'arrivent pas à mettre leurs divergences de côté. Les deux formations majoritaires ont un seul trait commun, à savoir le soutien du chef de l'Etat. Preuve en est que les initiatives lancées par le RND ou le FLN ont été vouées à l'échec en raison du manque de confiance et la course au pouvoir. Nul n'ignore, que le FLN a rejeté une proposition d'alliance faite par le RND, et ce dernier a répondu de la même sorte à l'offre du FLN. Le projet de front commun initié par l'ancien secrétaire général, Amar Saâdani, n'a pas connu l'adhésion des partis proches et membres de l'alliance présidentielle. Ce projet qui ne fait plus parler de lui, a semble-t-il, disparu avec le départ de son initiateur Amar Saâdani. Il faut reconnaître que depuis le retrait du MSP de l'alliance présidentielle en 2012, les partis de la coalition se contentent de soutenir le programme du président Bouteflika sans pour autant s'en rapprocher. Ces derniers attendent l'après-législatives pour parler des alliances qui seront concoctées sur la base des résultats obtenus. Ainsi, les islamistes se distinguent par leur volonté à s'unir en tournant la page des hostilités. Vendredi dernier, le MSP a validé officiellement son alliance avec le Front du changement. Ennahda a également validé l'entrée du mouvement El-Binaa de Mohammed Dan dans l'alliance stratégique appelée Ennahda historique. Un véritable exploit pour la mouvance islamiste chose que les démocrates n'ont pas pu réaliser.