Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès Demain, la commission de prospective rendra son rapport et le plan d'action à adopter durant les prochaines législatives. Le vieux parti est en reconstruction. Et qui est mieux placé que les architectes pour accomplir cette tâche. Dans une déclaration exclusive faite hier, à L'Expression, le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, a indiqué que l'Ordre des architectes a rejoint le parti. «J'ai reçu cet après-midi (hier, ndlr) le Bureau national de l'Ordre des architectes qui a décidé de rejoindre le parti» a déclaré Ould Abbès, soulignant que cette organisation regroupe «20.000 adhérents». Auparavant, le SG du FLN a reçu également près de 40 membres de l'Association des anciens condamnés à mort qui eux aussi ont décidé de rejoindre «la maison mère», le FLN. Ould Abbès récuse l'idée de la crise au sein de son parti. «Le FLN était en crise mais plus maintenant», insiste-t-il. «J'ai reçu 180 mouhafedhs pendant 18 jours et j'ai fait quelques changements, notamment au niveau des mouhafadhas de Tébessa, Aïn Témouchent, Jijel, Oran et Aïn Defla.» Le nouveau patron du FLN annonce également une réunion capitale demain mardi qui se fixera sur la stratégie à adopter durant les prochaines législatives. C'est ainsi que la commission de prospective présidée par l'actuel ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Chelgham Abdesslam, rendra son rapport et détaillera son projet. Or, Ould Abbès a plusieurs fers au feu. Parallèlement au travail de cette commission, Amar Tou et Djamel Benhamouda, rendront également leurs rapports sur la stratégie à adopter durant cette échéance électorale. Interrogé au sujet des ministres dans les listes électorales, Ould Abbès a été catégorique. «Il n'y aura pas de parachutage. Les ministres sont nommés par décret présidentiel et c'est au président de décider s'ils doivent être portés ou non sur les listes électorales du parti», dit-il précisant que chaque ministre porté sur une liste «doit revenir à sa kasma d'origine, c'est une règle». Ainsi, Ould Abbès dit mettre fin «au parachutage de même que la 'ch'kara'' d'ailleurs...». Et sa rencontre avec le ministre de la Justice? «Tayeb Louh est un membre du comité central, et il est avant tout un ami, notre rencontre a été très conviviale», acquiesce le patron du vieux parti. En marge de la réception qu'il a accordée aux membres de l'Association des anciens condamnés à mort, il a salué, les habitants de Béjaïa qui ont montré à travers les affrontements qui ont eu lieu que le «peuple algérien est uni». Ils ont montré «qu'il n'y avait ni Chaoui, ni Arabe, ni Mozabite, ni Tergui. Il y a des Algériens comme on a commencé le 1er Novembre», a-t-il lancé. «Quand on a été à Omdurman. Il y avait 16.000 jeunes Algériens. Vous avez vu comment on a fait bouger le stade en scandant «les Algériens!». Personne ne peut toucher l'unité du peuple algérien», a-t-il ajouté. Dans son précédent communiqué il a fait savoir que le FLN, qui a suivi de près les manifestations et la fermeture volontaire des commerces à Béjaïa, estime que la manifestation pacifique est un droit garanti par la Constitution conformément au cadre juridique, mais la violence et le saccage des biens sont un acte condamnable, car portant un coup à l'intérêt national». «Le parti saisit cette occasion pour saluer les habitants des quartiers qui ont connu une protestation, pour leur prise de conscience et leur civisme dans la défense de la paix», appelant les citoyens «à la vigilance en barrant la route aux aventuriers», est-il noté. Le parti a salué également ses militants qui étaient à l'avant-garde pour contrecarrer toute tentative visant à porter atteinte à la stabilité et la paix sociale. En pleine mutation politique, le FLN s'anime. Depuis ces dernières semaines, un ballet des politiques et responsables d'organisations de masse se poursuit au siège du parti. Rythme infernal pour Ould Abbès. Après la Centrale syndicale, l'Association nationale des handicapés, des ambassadeurs étrangers, l'ex-président du MSP, Bouguerra Soltani, le patron du RND, il rencontrera, aujourd'hui, au niveau de son siège à Hydra, la délégation du parti islamiste El-Islah de Filali Ghouini. Le parti majoritaire qui a bouclé ses pourparlers avec les dissidents du parti, dont Abderrahman Belayat, qui conteste la légitimité du Xe congrès et Abdelaziz Belkhadem, écarté du FLN pour ses ambitions démesurées, ouvre un nouveau front de ralliement à sa cause de parties et de partis. «Et avec une pareille activité soutenue, vous parlez encore de crise au FLN?», tranche Ould Abbès.