En l'absence de Amar Saâdani, c'est Djamel Ould Abbès qui a présidé la cérémonie L'enjeu de cette période pré-électorale se focalise sur la course effrénée aux candidatures. Le FLN a procédé hier à l'installation de sa commission d'études et de la prospective. «Cette commission permanente composée de 24 membres n'a rien à voir avec les élections législatives, c'est un réceptacle d'idées et de projets sur lesquels s'appuiera le parti, voire le pays», dixit Abdesslam Chelgham. Les membres de cette commission, dont trois ministres (Tahar Hadjar, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, l'actuelle ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Imane-Houda Feraoun et Ghania Edalia, la ministre chargée des Relations avec le Parlement), en exercice sus-cités, prendront en charge des domaines de réflexion, d'analyse et de propositions pour enrichir l'action des membres du BP. Saâdani qui s'est éclipsé depuis son apparition publique à Tébessa, en mai dernier, s'est absenté hier encore lors de l'installation de la commission d'études et de la prospective. Même la présence de trois ministres en exercice ainsi que deux anciens ministres (Ould Abbès et Moussa Benhamadi), n'a pas pu passer sous silence l'absence inexpliquée de Saâdani. Si l'on se fie aux déclarations d'Ould Abbès, le patron du FLN allait venir, mais il s'est excusé à la dernière minute au motif d'urgence, sans préciser toutefois la nature de cet empêchement. Le ministre de l' Agriculture et membre du comité central, Abdesslam Chelgham, le parti fonctionne grâce aux instructions données par le secrétaire général du parti. Interrogés à ce propos, aucun des cadres du parti ne semble être en mesure d'expliquer le prolongement des vacances de Amar Saâdani. A titre de rappel, le patron du FLN a fait une brève réapparition mardi dernier lorsqu'il a reçu une délégation palestinienne conduite par le vice-président du Hamas, Abou Marzouk. Le malaise au sein de la direction du parti est d'autant plus perceptible que l'évocation de la question relative à l'éclipse de Saâdani incommode plus d'un. Ces derniers affirment néanmoins que Saâdani rencontrera la presse au courant du mois en cours. Cette question n'est pas perçue comme une polémique stérile par les observateurs. Dans ce sens, dans les coulisses et les débats périphériques, certains cadres du FLN, dont ceux qui ont été écartés du BP, voient d'un mauvais oeil la mainmise de plus en plus prononcée des mini-stres et d'anciens ministres sur le parti. Ces derniers sont investis de missions importantes au sein du parti. L'enjeu de cette période pré-électorale se trouve ailleurs. Outre la montée de la contestation des partisans de la direction unifiée du FLN, présidée par Abderrahmane Belayat, le FLN devrait faire face à la pression due au rush déjà perceptible d'un nombre exponentiel de cadres et de responsables des instances et des structures nationales et locales sur les listes pour les prochaines législatives. Les membres du comité central élargi, du BP, des parlementaires, d'actuels et anciens ministres, les responsables des 120 bureaux de mouhafadhas, sont autant de personnes convoitant les premières positions sur les listes de candidatures du FLN. Les tenants de la «chkara» qui se sont imposés depuis quelques années déjà au FLN participeront pour leur part à la course aux législatives. La réunion du comité central prévue au mois d'octobre pour définir la stratégie du parti et lancer officiellement les préparatifs de ce rendez-vous électoral s'annonce houleuse.