Les dirigeants chypriotes grec et turc ont repris hier à Genève sous l'égide de l'ONU des négociations vues comme une chance historique de réunifier l'île méditerranéenne, divisée depuis plus de 40 ans. Ces négociations doivent durer trois jours. Ensuite, à partir de jeudi, une Conférence sur Chypre se tiendra, toujours à Genève, «avec la participation additionnelle des représentants des puissances de cautionnement», qui sont la Grèce, la Turquie et le Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale, a indiqué le service d'information de l'ONU. «D'autres parties prenantes pourraient aussi y participer», a-t-il ajouté. Arrivés dimanche à Genève, le dirigeant chypriote turc, Mustafa Akinci, et le président chypriote grec, Nicos Anastasiades, ont eu une première rencontre informelle. Hier, ils ont été accueillis à 8h45 (7h45 GMT), par le Conseiller spécial du secrétaire général de l'ONU pour Chypre, Espen Barth Eide. «Il existe une chance réelle que 2017 soit l'année où les Chypriotes décident eux-mêmes de tourner la page de l'Histoire», a déclaré M.Eide, dans ses voeux pour la nouvelle année. M.Anastasiades s'est déclaré dimanche «confiant», tandis que M.Akinci dit être venu à Genève «dans un esprit positif». L'ONU n'a pas ménagé ses efforts pour remettre sur les rails le processus de négociations ouvert en mai 2015, et qui avait semblé s'effondrer le 22 novembre. Réunis en Suisse, MM. Anastasiades et Akinci s'étaient séparés sur un désaccord. Chypre, qui compte environ un million d'habitants, est divisée depuis 1974, lorsque l'armée turque a envahi la partie nord de l'île en réaction à un coup d'Etat de Chypriotes grecs qui visait à rattacher le pays à la Grèce et suscitait une vive inquiétude de la minorité chypriote turque.