Chypre est divisée depuis que l'armée turque a envahi en 1974 la partie nord de l'île en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher le pays à la Grèce et qui inquiétait la minorité turcophone de l'île. Les dirigeants chypriotes grec et turc sont tombés d'accord pour reprendre les négociations de paix pour réunifier l'île méditerranéenne divisée depuis plus de quarante ans, a annoncé hier l'émissaire de l'ONU pour Chypre. Cette annonce intervient après l'échec le 22 novembre d'une précédente session de pourparlers qui s'était tenue en Suisse. La décision du président de Chypre, Nicos Anastasiades et du dirigeant chypriote turc Mustafa Akinci, de revenir à la table des négociations a été prise au cours d'un dîner organisé jeudi soir par l'ONU à Nicosie. «Les deux dirigeants ont immédiatement décidé de reprendre leurs négociations», a précisé l'ONU dans un communiqué. Ils se rencontreront en personne à Genève le 9 janvier et se sont engagés à présenter le 11 janvier des cartes sur le partage territorial des deux entités qui doivent constituer un futur Etat fédéral réunifié. A compter du 12 janvier, une conférence sur Chypre sera convoquée à laquelle participeront les Etats garants de la sécurité de l'île: la Grèce, la Turquie et la Grande-Bretagne. Athènes a salué vendredi la reprise des pourparlers et a annoncé qu'elle «va intensifier les actions diplomatiques dans le cadre de l'Union européenne pour qu'il y ait une convergence des vues sur le problème crucial de la sécurité et des garanties». Chypre est divisée depuis que l'armée turque a envahi en 1974 la partie nord de l'île en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher le pays à la Grèce et qui inquiétait la minorité turcophone de l'île. Cette invasion a été suivie par d'importants déplacements de populations. Depuis, la République de Chypre, membre de l'UE depuis 2004, n'exerce son autorité que sur la partie sud, où vivent les Chypriotes grecs. Les Chypriotes turcs habitent dans le nord, où une République turque de Chypre du Nord (Rtcn) a été autoproclamée et n'est reconnue que par Ankara. Plusieurs tentatives de réunification ont échoué dans le passé. Les deux dirigeants chypriotes négocient de nouveau depuis mai 2015, mais ils s'étaient séparés le 22 novembre en Suisse sans parvenir à un accord. Les deux délégations avaient pour mission de dessiner une carte avec des frontières internes délimitant les deux entités --chypriote turque et chypriote grecque- qui formeraient unee future fédération. Les Chypriotes turcs représentaient 18% de la population de l'île en 1974. Ils contrôlent aujourd'hui plus du tiers du territoire. Une des questions épineuses à résoudre concerne le nombre de réfugiés chypriotes grecs qui seront autorisés à revenir dans les maisons qu'ils avaient fuies en 1974. Tout accord éventuel sera soumis au vote par référendum dans chacune des deux parties de l'île, où les pourparlers de paix ne font pas l'unanimité.