Beaucoup de médecins exercent dans les meilleurs hôpitaux français Il est impératif d'instituer un organisme de «veille médicale» pour prévenir toute éventualité. Il est regrettable que la santé n'ait pas sa place dans la société alors qu'elle doit être l'une des principales préoccupations des pouvoirs publics. C'est ce qu'a déclaré en substance le professeur Mohamed Bekkat Berkani qui est néanmoins président du Conseil national de l'Ordre des médecins. Le professeur, qui s'exprimait lors d'une prestation présentée hier au Forum -Santé du quotidien national El Moudjahid, a émis une sérieuse recommandation pour la tenue d'un Conseil des ministres restreint exclusivement consacré à la santé dans le pays. Une «feuille de route» serait ainsi élaborée par les ministères intéressés, à savoir ceux de la Santé, de la Population et la Réforme hospitalière, de l'Intérieur et des Collectivités locales, des Finances ainsi que des structures sanitaires collatérales. Le conférencier a également indiqué qu'un état des lieux a été établi et une quinzaine de points ont été retenus. On y relève la nécessité d'une meilleure qualité de la prise en charge, fort défectueuse hélas, alors que la révolution algérienne a misé sur une prise en charge de santé meilleure, a-t-il dit et d'ajouter que «la santé n'est pas l'affaire du seul ministère de la Santé mais aussi celle des ministères de l'Intérieur et du Travail». Evoquant la loi sur la santé qui doit passer à l'APN, Bekkat Berkani soutient qu'elle est «avancée» et «avons demandé une décantation» tout en suggérant l'adoption de «circonscriptions sanitaires» pour décentraliser les décisions. A notre avis, il faut «un chapitre plus étoffé dans cette loi qui soit indépendant de l'administration. La prévention, a souligné l'orateur, doit obéir à un mécanisme précis d'application sur le terrain tout en étant dans la continuité et précise en répondant à «quoi et comment?». Ce secteur devrait être «très vigilant» car notre pays importe des médicaments anticancer, par exemple, de la prostate chez l'homme ou du sein chez la femme...Leur accès est rigoureux et pointu. Etant lui-même sur le terrain, Bekkat est étonné par la multiplicité actuelle de cas d'asthmes et de maladies chroniques. L'élément essentiel étant le médecin dans le domaine de la santé, qui est «un tout», c'est à lui qu'elle «appartient». Il s'est par ailleurs offusqué contre un service d'accueil des patients dans un hôpital qui «vous envoie balader». Il n'a pas manqué de dénoncer également un service public de suivi «défaillant». Il a cependant souligné que les résultats d'une formation pourraient être «aléatoires».Répondant aux nombreuses questions des journalistes et dénonçant l'exode des cadres algériens, il dira qu'«environ 10.000 médecins algériens exercent en France» et cite l'exemple de l'Ecole nationale d'informatique (ENI) indiquant que «80% des diplômés de l'école partent travailler à l'étranger». Bekkat Berkani rappellera également qu'«en 1975, des dérogations ont été distribuées» à tire-larigot pour éviter à certains médecins de s'installer dans le Sud ou dans les Hauts-Plateaux d'Algérie. Il signalera par ailleurs que le Conseil de l'ordre des médecins a reçu, en deux ans, quelque 200 plaintes liées à des dysfonctionnements. S'agissant des erreurs médicales, il a souligné qu'il appartient à la justice de trancher et regrette la longueur des procédures pénales qui aboutissent à un retard de remboursement financier considérable pour le dédommagement médical. Le Conseil national de l'Ordre des médecins compte environ 50.000 praticiens inscrits qui paient un droit de 1500 DA mensuellement.