A l'évidence, combien sont-ils ces handicapés qui n'ont autour d'eux que cette ombre dans laquelle ils se trouvent condamnés à mener leur triste vie ? Amplifié depuis quelques années par les médias, le débat autour des handicapés, toutes catégories confondues a pris un sens avec l'intervention des sociologues, psychologues, psychiatres... qui privilégient parfois de nouvelles causes. Dans bien des cas, il en découle des conditions pénibles (chômage et accroissement des difficultés morales et matérielles). Du moins, une thèse que mettent en exergue les hommes de la profession, mais négligée par le reste de la société. Sous les mots, voire les contradictions sémantiques, se manifeste cependant la même et douloureuse matérialité. A l'évidence, combien sont-ils ces handicapés qui n'ont autour d'eux que cette ombre dans laquelle ils se trouvent condamnés à mener leur triste vie? Combien sont-ils à vivre dans l'anonymat le plus absolu? Pour revenir à cette journée, qui leur est mondialement consacrée, l'événement a failli être passé sous silence à Tiaret n'était la présence de l'association des handicapés mentaux et du centre des sourds-muets. A Tiaret comme à Sougueur, un programme illustré par des expositions-photos, des coupures de journaux, des activités manuelles, de couture et broderie, de dessins sur tissu... et autres, a été présenté au public comme la meilleure manière pour ces handicapés de s'adresser au monde extérieur. Dès lors, une telle manifestation ne doit pas être conçue dans le cadre uniquement exhibitionniste, mais elle doit refléter un moyen d'informer et de sensibiliser, et les autorités locales et la société civile sur les nombreuses difficultés d'insertion auxquelles est, affirme-t-on, confrontée cette frange de la population qui a besoin d'une assistance aussi bien morale que matérielle. Un cadre bénévole nous déclare: «Nous sommes à jamais mobilisés pour mener à bien nos nobles tâches et missions, mais nous souhaitons un peu plus de considération, de la part des autorités concernées quant aux moyens tant matériels que financiers jusque-là dérisoires.»