La réduction de l'offre de l'Opep et des 11 pays non-membres de l'organisation doit dépasser les 1,8 million de barils par jour après que l'Algérie a décidé de réduire la sienne de 60 000 barils par jour. A tout seigneur tout honneur. Cheville ouvrière de l'accord qui a abouti le 10 décembre à une baisse de la production des pays Opep et non-Opep de près de 1,8 million de barils par jour l'Algérie présidera la réunion du comité de surveillance qui est chargé de veiller à son application. Il sera en principe constitué de deux autres pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, le Koweit et le Venezuela et de deux autres pays hors - Opep, la Russie et Oman. Pour donner l'exemple elle a décidé de réduire son offre de 60.000 barils par jour soit 10.000 de plus que prévu. La réduction de la production de l'Opep et de 11 pays non membres de l'organisation doit par conséquent dépasser les 1,8 millions de barils par jour. Après avoir scellé un accord historique à Alger le 28 septembre à en marge du 15ème Forum international de l'Energie, le cartel et ses alliés ont décidé de réduire respectivement leur production de 1,2 million de barils par jour et de 558 000 b/j. Une initiative qui n'a pas tardé de produire son effet. Les prix du pétrole se sont élevés à leurs plus hauts niveaux depuis 18 mois en tout début d'année 2017. Les cours de l'or noir qui se sont affichés le 3 janvier à plus de 58 dollars à Londres, n'ont pas raté leur première «sortie» de l'année. Depuis, le baril donne l'impression de s'endormir sur ses lauriers. Surprise, à quelques jours de la tenue de cette rencontre qui doit se tenir les 21 et 22 janvier à Vienne ne le voilà-t-il pas sortir de sa torpeur? L'Algérie a-t-elle la baraka? Il faut le croire dès qu'elle reprend la main, les prix du pétrole ont tendance à rebondir. Ils s'affichaient à plus de 56 dollars hier. Vers 11h30 à Alger, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 56,63 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, enregistrant un bond de 77 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat de février se négociait à 53,21dollars et progressait de 84 cents à 53,21 comparativement à la veille. Est-ce l'annonce d'un envol des cours de l'or noir? Les experts sont prudents. «Les prix du brut n'ont toujours pas de tendance haussière en 2017, même si le ministre de l'Energie saoudien a affirmé que le marché allait se rééquilibrer grâce à la limitation de la production», estime Michael van Dulken, analyste chez Accendo. Tout repose en réalité sur le respect de la baisse de la production décidée par les pays producteurs (Opep et non-Opep) et d'une éventuelle reprise de la production du pétrole de schiste américain. L'organisme français de recherche IFP Energies nouvelles a prévu deux cas de figure. «Le premier consiste en un scénario «haut» entre 50 et 60 dollars le baril, une situation qui prévaut actuellement et suppose «un bon respect» de l'accord conclu fin novembre par l'Opep et d'autres pays producteurs pour limiter leur production et permettre aux cours de se redresser, après une chute liée à un excédent d'offre depuis mi-2014», indique son président Didier Houssin. «Le scénario bas est lié à une reprise plus rapide de la production américaine (de pétrole de schiste) et on pourrait revenir à des niveaux de 40 à 50 dollars», a-t-il ajouté. Le ministre saoudien de l'Energie est plus optimiste. «La demande va reprendre en été et nous voulons nous assurer que le marché sera bien approvisionné et qu'on ne provoquera pas de pénurie ou de pression», a déclaré le 16 janvier Khaled al-Faleh. Les avis divergent. Les prix du pétrole aussi...