Une rencontre au sommet entre les deux poids lourds pétroliers est prévue pour ce week-end alors que l'Arabie saoudite a déjà annoncé sa décision de limiter sa production. L'Opep procède par étapes. La riposte à la surabondance du marché, qui a coulé les cours de l'or noir, se construit sur du solide. Il s'agit de «capitaliser» les décisions prises lors de son sommet informel qui s'est tenu à Alger le 28 septembre dernier en marge du 15ème Forum international de l'Energie. Retrancher 750.000 barils par jour du marché n'est plus une vue de l'esprit. Même si le doute a été longtemps entretenu autour de la mise en oeuvre et de la faisabilité d'une telle mesure. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés hors cartel, la Russie essentiellement, doivent acter le 30 octobre prochain lors d'une réunion qui est programmée à Vienne en Autriche l'initiative pilotée par l'Algérie. La Russie et le Royaume wahhabite qui produisent à eux seuls plus de 20 millions de barils par jour soit pratiquement la consommation quotidienne des Etats-Unis d'Amérique sont à la manoeuvre. Une rencontre au sommet entre les deux poids lourds pétroliers est prévue pour ce week-end alors que l'Arabie saoudite a déjà décidé de limiter sa production. «Avant de rencontrer son homologue saoudien Khaled al-Faleh, le ministre russe de l'Energie Alexandre Novak a de nouveau affirmé sa volonté de geler la production de son pays, avant de donner un indice sur ce niveau. Il a en effet déclaré que la Russie devrait produire en moyenne 11 millions de barils par jour en 2017, ce qui est proche des niveaux actuels», ont rapporté les analystes de PVM. Autant de signaux que le marché semble accueillir positivement. Les prix du pétrole semblent vouloir s'inscrire durablement au-dessus de la barre symbolique des 50 dollars même s'ils leur arrivent parfois de demander à souffler. Le baril a terminé la semaine au petit trot. Mais en légère hausse. Vendredi vers 17h00 GMT heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 51,57 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Un gain de 19 cents par rapport à la clôture de jeudi. Le prix du baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, a gagné de son côté 22 cents à 50,85 dollars sur le New York Mercantile Exchange pour le contrat pour décembre, dont c'était le premier jour comme cours de référence. Que pensent les experts de cette petite forme que tient le baril? «Pour l'heure, néanmoins, l'embellie des cours semble provisoirement stoppée par les incertitudes quant à savoir si l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) va ou non rééquilibrer l'offre et la demande sur le marché», estime Gene McGillian, de Tradition Energy. «La réalité, c'est que beaucoup d'investisseurs pensent qu'il va y avoir un accord sur l'offre et que le marché va rebondir», a assuré Bart Melek, de TD Securities. «Les investisseurs estiment toujours qu'une limitation de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) limitera les inquiétudes sur l'offre», soulignait Michael Van Dulken, analyste chez Accendo Markets. L'heure est-elle à un rééquilibrage du marché? Selon le P-DG du groupe des services pétroliers de Schlumberger on y est. Enfin, presque. «L'offre et la demande de pétrole brut sont désormais plus ou moins équilibrées», a estimé Paal Kibsgaard. «En nous basant sur les niveaux d'investissements actuels, nous pensons que la production des pays hors-Opep en 2017 sera au moins stable» a-t-il expliqué. «Toute hausse de la production aux Etats-Unis, au Canada et au Brésil sera contrebalancée par la poursuite du déclin dans le reste du monde» a affirmé le patron de Sclumberger. Et l'Opep n'y pourra rien. 2017 sera probablement l'année de la résurrection du baril.