Il est vrai que nos coaches croient tout connaître alors qu'ils ont beaucoup à apprendre. Le football algérien est décidément un sport à part. En règle générale, la réussite sportive se matérialise par une stabilité tant dans l'effectif des joueurs, que dans le staff technique ou le staff dirigeant. Or, chez nous, être premier ou deuxième ne veut rien dire. C'est du moins ce que l'on comprend lorsqu'on s'aperçoit que les deux clubs qui occupent les deux premières places de la division 1, c'est-à-dire les deux équipes qui occupent le haut de la hiérarchie de cette discipline, ont changé d'entraîneur alors que l'on venait, à peine, d'entamer la phase retour du championnat. Si à la JSK on a dû faire face à une démission de Moussa Saïb, à l'USMA on a dû procéder au limogeage de Noureddine Saâdi. Vous nous direz que ce n'est pas la même chose, mais dans les deux cas, il y a une histoire de pression qui est intervenue. Avec l'USMA et la JSK, on ajoutera que le 3e du championnat, le MCA, a, lui aussi, eu recours au changement d'entraîneur, Jean-Paul Rabier prenant la place de Abderahmane Mehdaoui. On aurait compris qu'un club du bas du tableau en vienne à changer d'entraîneur mais pas ceux qui sont en haut du classement. Il se trouve que dans le football algérien, premier ou dernier, l'entraîneur a un avenir incertain. C'est un miracle que Medjadj, malgré les déboires du MCO, ou que Biskri, à la tête d'un NAHD très irrégulier, soient les seuls avec Amrani, de l'ASO, à être maintenus en place. Dans le monde très mouvementé du football algérien, ils deviennent l'exception qui ne confirme pas la règle. Aujourd'hui, l'entraîneur est devenu le fusible qu'il faut changer lorsqu'il y a court-circuit. Mais gardons-nous de nous porter en avocat de la profession car elle a beaucoup à se reprocher. Notamment le fait de ne pas savoir faire entendre sa voix. Il n'est d'aucun secret que le véritable entraîneur dans un club c'est le président et que le technicien recruté en tant que tel n'a qu'à s'aplatir puisqu'il n'est qu'un employé. Et il s'aplatit car l'appât du gain est le plus fort. Mais actuellement, l'entraîneur algérien a de quoi s'inquiéter. Lorsque les clubs les plus forts du pays se mettent à la recherche d'un coach étranger, c'est que la corporation de nos entraîneurs n'inspire plus confiance. Aujourd'hui c'est la JSK et le MCA, mais demain ce sera le MCO, le NAHD ou l'USC. Quant à l'USMA, avant de recruter Menad, on avait tâté le terrain hors de nos frontières. N'oublions pas qu'avant la JSK ne se mette à voir du côté de l'étranger, l'USC avait, déjà, le Roumain Gigiu et elle vient de le remplacer par le Palestinien Mansour Hadj. Elle fut suivie par l'USM Blida qui avait également pris un Roumain en la personne d'Anghelescu. Puis il y a eu le MC Alger qui, après avoir renvoyé Mehdaoui, a opté pour le Français Rabier. Enfin, on n'oubliera pas l'ES Sétif qui a limogé Bira pour le remplacer par le Français Revelli. Avec la venue de Christian Coste à la JSK, cela fait 6 coaches étrangers dans la division 1. Ce n'est là qu'un début. Le président d'un grand club algérien nous disait: «Nos entraîneurs n'ont pas les connaissances requises pour diriger les joueurs». Après les joueurs étrangers, voilà le cycle des coaches. Le football algérien prouve en cela que tout ce qu'il a fait jusqu'à présent n'était que du vent. Il ne produit plus. Il restera en l'état de déliquescence.